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En présence d’une pléiade d’écrivains, d'éditeurs, de critiques littéraires, de journalistes et de passionnés du livre, la cérémonie de remise du Prix «Littérature Femme» a eu lieu vendredi soir au Sofitel Tour Blanche de Casablanca. Pour cette deuxième édition, présidée cette année par les écrivains Catherine Enjolet et Tahar Ben Jelloun, sept romans ont été en lice. Il s’agit de «La Liste» de Naïma Lahbil Tagemouati, «Au café des faits divers» de Bouthaïna Azami, «la Résiliente, Destin d’une fille de l’Atlas», signé Atika Benzidane, «Les charmes de Kenza» de Nadia Adib, mais également «Plus forte que la souffrance» de Souad Mekkaoui, «Hasna ou le Destin d’une femme» de Maria Guessous, et «Adieu» de Lina Benkhaldoun.
Le jury du Prix «Littérature Femme», composé d’écrivains et intellectuels dont Fouad Laroui, Emmanuelle De Boysson, Catherine Ceylac et Driss Jaydane, a choisi de remettre le Prix «Littérature Femme» à la journaliste et écrivaine Bouthaïna Azami et le Prix «Découverte» à l’écrivaine Naïma Lahbil Tagemaouti. «La Liste» de Naïma Lahbil Tagemouati, publié chez les Éditions Le Fennec, cet ouvrage de 280 pages raconte une histoire profondément humaine qui se déroule à Casablanca, grande ville où les attentes, les désirs et les frustrations sont exacerbés. Ce roman, reflet de la mutation d'une société, relate l'histoire croisée de Fatima, mère de famille qui cherche à quitter désespérément le bidonville dans lequel elle habite, mais découvre qu'elle n'est pas sur la liste des bénéficiaires du relogement étatique. Ce premier roman de Naïma Lahbil Tagemouati dévoile aux lecteurs les deux protagonistes à la personnalité complexe et attachante, celle de Fatima, la femme forte, illettrée, mais intelligente et sincère qui se bat pour installer sa famille dans un logement décent et celle de Bouchta, personnage mesquin mû par son désir de s'élever dans la hiérarchie professionnelle et sociale. L’histoire du roman «Au café des faits divers» paru aux Éditions La Croisée des chemins de Bouthaïna Azami qui lui a valu le Prix «Littérature Femme» de cette édition, se déroule dans un café genevois où Soledad a l’habitude de consulter à haute voix les faits divers en compagnie de ses amis Barbara, Sofia, Yéyé et Karim. Un jour parmi tant d’autres, Barbara, excédée, finit par l’interrompre violemment en lui parlant du «fait divers» qu’elle a subi. Cette souffrance contenue est ce qui semble rassembler ces cinq personnages. À travers cinq parcours différents déployant des mémoires du Maroc, de l’Argentine, de l’Algérie, du Rwanda et du Congo, l’auteur essaie de donner voix à l’indicible. Et en marge de cette deuxième édition, un vibrant hommage a été consacré à la présidente et fondatrice de l’association «Solidarité féminine», Aicha Ech-Chenna pour son ouvrage
«À haute voix».
Soulignons enfin que le prix littéraire du Sofitel vise à participer à enrichir la vie culturelle de Casablanca, et promouvoir la littérature francophone marocaine en Europe et au Maghreb.
