Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next L'humain au centre de l'action future

Le patriarche Gabriel García Márquez est mort

Le célèbre romancier colombien Gabriel García Márquez, Prix Nobel de la littérature en 1982, s’est éteint jeudi à son domicile de Mexico, suite à une hospitalisation pour infection pulmonaire.

Le patriarche Gabriel García Márquez est mort
Gabriel García Márquez.

Gabriel García Márquez était le Charles Dickens hispanophone, celui qui a fait rêver l’Amérique latine et bien plus encore grâce à son imagination et à sa sincérité profonde. Son plus célèbre roman, «Cent ans de solitude», publié en 1967, s'est vendu à plus de 50 millions d'exemplaires, a été traduit en 25 langues et a contribué au renouveau de la littérature en Amérique latine. Avant d’être romancier, García Márquez était journaliste et a publié pour la première fois en 1947 alors qu'il était encore étudiant, faisant parvenir une nouvelle au journal «El Espectador». En 1955 il découvre la vérité sur la catastrophe du Caldas : ce destroyer de la marine colombienne surchargé de marchandises de contrebande avait perdu huit hommes d'équipage dans la mer des Caraïbes lorsque les câbles de cette cargaison illicite avaient lâché. Après cent-vingt heures d'entretiens avec le seul rescapé, García Márquez publie une série de quatorze articles, rédigés à la première personne et signés par le marin, qui seront repris en 1970 dans un livre sous le titre «Journal d'un naufragé». Pour éviter les représailles, il est envoyé en Europe, mais regagne la Colombie en 1958 pour épouser Mercedes Barcha, son grand amour. Deux fils sont nés de cette union : Rodrigo qui, après des études d'histoire médiévale à Harvard, deviendra réalisateur de cinéma et Gonzalo, qui sera enseignant à Paris. En 1961, García Márquez se rend à Cuba en tant que journaliste et partisan du régime castriste, il embarquera ensuite toute sa famille vers le Mexique, le pays où il passera la plus grande partie de sa vie.

En 1975, l’année de la rencontre avec Castro, il publie «L’Automne du patriarche», son second chef-d’œuvre qui s’intéresse au pouvoir et à ses conséquences. Il justifiera lui-même son livre par la déclaration suivante : «Mon intention a toujours été de produire une synthèse de tous les dictateurs d'Amérique latine, et en particulier ceux des Caraïbes. Néanmoins, la personnalité de Juan Vicente Gómez (du Venezuela) était si forte, outre le fait qu'il exerçait sur moi une véritable fascination, qu'indubitablement le Patriarche a beaucoup plus de lui que de n'importe quel autre dictateur.» Gabriel García Márquez est, également, l'auteur des romans «L'Amour au temps du choléra», «Chronique d'une mort annoncée», «L'Aventure de Miguel Littín, clandestin au Chili», «Le Général dans son labyrinthe» ainsi que du recueil de contes «De l'amour et autres démons» et de célèbres nouvelles. Sa dernière œuvre, «Mémoire de mes putains tristes», a été publiée en 2004. L’écrivain a inspiré tout au long de sa vie de nombreux artistes, plusieurs de ses histoires ont également inspiré des écrivains et des cinéastes. Notamment le cinéaste italien Francesco Rosi qui dirige en 1987 le film «Chronique d'une mort annoncée» basée sur le roman du même nom de Márquez. Toutefois, il ne perdra jamais son âme de journaliste et crée en 1994 la Fondation pour un nouveau journalisme ibéro-américain (FNPI), qui offre de la formation et des concours pour favoriser le journalisme narratif et celui d'enquête en Amérique latine. En 1998, il a réalisé un rêve de jeunesse en acquérant des parts majoritaires dans le magazine colombien d'actualité «Cambio».

Lisez nos e-Papers