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Cinq scientifiques maghrébines distinguées

L’Unesco et la fondation L’Oréal ont organisé la huitième édition du programme «Pour les femmes et la science» au Maroc, qui a récompensé cette année cinq chercheuses scientifiques, dont deux Marocaines, deux Tunisiennes et une Algérienne.

Cinq scientifiques maghrébines distinguées
L'attribution des Prix aux lauréates.

Depuis 2007, L’Oréal Maroc et l’Unesco encouragent les femmes scientifiques marocaines, par des bourses nationales, à poursuivre de brillantes carrières scientifiques dans le cadre du programme «Pour les femmes et la science». Ce programme, qui met à l’honneur des femmes scientifiques remarquables dont les recherches contribuent à faire avancer la science, a pris cette année une dimension régionale en couvrant quatre pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie et Libye). En élargissant le programme au Maghreb, les institutions ambitionnent de créer de nouvelles opportunités pour la science et pour les femmes maghrébines. Ainsi, jeudi 18 décembre à Casablanca, le programme «Pour les femmes et la science» a célébré son huitième anniversaire et sa nouvelle orientation Maghreb lors d’une cérémonie de remise des bourses en présence de Jean-Marc Auverlau, directeur général de L’Oréal Maroc, et Lamia Radi, directrice de la coopération et de l’action culturelle au ministère des Affaires étrangères et secrétaire générale de la Commission nationale de L’Unesco. Cinq chercheuses post-doctorantes, Sarra Arbaoui et Faten Ghodhbane de Tunisie, Lilia Lazli de l’Algérie, Zineb Qmichou et Hajar Moussanif du Maroc, ont ainsi été récompensées et soutenues par une bourse de 10.000 euros chacune.

Le jury de cette édition qui a été présidé par Abdelaziz Benjouad, professeur biologiste et vice-président à la Recherche & Développement de l’Université internationale de Rabat, était composé de Katim Alaoui, responsable de l'équipe de recherche de toxico-pharmacodynamie à la Faculté de médecine et de pharmacie de l’Université Mohammed V-Souissi de Rabat, Mohamed Smani, directeur de Recherche & Développement Maroc et Saïd Gmouh, professeur, chimiste et chercheur au Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST).

Les deux lauréates marocaines ont brillé grâce à leurs projets innovants qui ont conquis le jury. Hajar Mousannif, post-doctorante et professeur à la Faculté des sciences Semlalia à l'Université Cadi Ayyad à Marrakech, a réussi à décrocher ce prix grâce à son smartphone capable de détecter les émotions. «Le projet qui m’a permis de remporter la bourse du programme “Pour les femmes et la science” est un projet d’invention. Il s’agit d’un smartphone qui peut détecter les émotions de la personne qui l’utilise et ainsi savoir si elle est triste, en colère ou stressée… mais peut aussi réagir en envoyant à cette personne un message avec un compliment ou une blague… selon son humeur», explique la boursière marocaine et d’ajouter : «Les psychologues ainsi que les autres spécialistes de la santé mentale peuvent utiliser ce smartphone afin de suivre des patients ou pour mener des études comportementales. Il peut également être utilisé à des fins commerciales, par exemple par des instituts de beauté qui proposent à une personne stressée de faire un massage pour se relaxer».

Pour sa part, Zineb Qmichou, post-doctorante et chercheuse à la Fondation MASCiR à Rabat, a pu convaincre le jury parce qu’elle a réussi à développer un kit de diagnostic précoce de certaines maladies graves : «Le projet que j’ai élaboré est un kit de diagnostic de maladie. Je travaille actuellement sur l’hépatite C et le cancer du sein. Ce kit permettra aux patients de détecter la maladie tôt et de trouver ainsi le traitement adéquat pour chaque cas. Son utilisation sera facile et son prix abordable lorsqu’il sera commercialisé», indique Mme Qmichou.
Rappelons que le partenariat entre la Fondation l’Oréal et l’Unesco a été établi en 1998, dans le but de soutenir des femmes scientifiques à différents moments de leur carrière et de mettre en lumière l’absence de parité hommes-femmes au sein de la communauté scientifique, non seulement en récompensant et en aidant des chercheuses en activité, mais aussi en veillant à ce que ces femmes puissent devenir des modèles pour les jeunes filles. En donnant à la science un visage plus féminin, le programme entend encourager les jeunes femmes d’aujourd’hui à devenir les chercheuses de demain. 


Questions à Lamia Radi, directrice de la coopération et de l’action culturelle au ministère des Affaires étrangères et secrétaire générale de la Commission nationale de L’Unesco

«Ce prix prestigieux a donné une visibilité à ces femmes»

À ce jour, 37 femmes marocaines ont pu bénéficier des bourses du programme «Pour les femmes et la science». D’après vous, que représente ce prix pour la femme marocaine ?
Tout d’abord, on ne peut que se réjouir, en tant que Commission nationale pour la culture, l’éducation et les sciences, de ce prix qui honore des femmes marocaines dans le domaine de la recherche scientifique. Nous sommes satisfaits à deux niveaux, d’abord pour la femme, car il y a tout un travail qui a été engagé au Maroc depuis plus d’une décennie pour encourager la femme à entrer dans le domaine actif. Et d’un autre côté, dans le domaine de la recherche, on sait que le développement économique d’un pays dépend en général de l’innovation, qui commence par la recherche scientifique. Le dynamisme économique du Maroc, que ce soit dans les petites, moyennes ou grandes entreprises, se décide au moment de la recherche scientifique menées par des hommes et des femmes qui aboutit par la suite à de l’innovation technologique qui permet de renforcer la compétitivité économique dans le pays.

Cette année, le programme a pris une dimension régionale et couvre désormais les pays du Maghreb (le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye), pourquoi un tel changement ?
Cette nouvelle étape que nous franchissons est, pour nous, une grande satisfaction. Après la maturation du prix, qui a été décerné durant des années au niveau national, celui-ci a pu atteindre aujourd’hui le niveau régional et célébrer ainsi la réussite des femmes maghrébines qui travaillent dans le domaine de la recherche scientifique. En outre, cette nouvelle étape nous permet de réitérer notre engagement national au Maroc en faveur du rapprochement des pays de l’Afrique du Nord, car nous estimons que la recherche est un bon moyen pour rapprocher les peuples et mettre en place des programmes communs.

Avez-vous une idée de ce que sont devenues les boursières des éditions précédentes du programme ?
Ce que l’on sait, c’est que cette bourse qui leur est attribuée par l’Unesco et la fondation l’Oréal et qui est d’une valeur de 10.000 euros a été un levier qui a permis à ces femmes chercheuses de passer un cap, de finir leurs travaux de thèse et de doctorat, mais aussi ça leur a donné une visibilité, car c’est un prix extrêmement prestigieux qui les aidera à s’identifier au niveau international parce qu’elles en sont lauréates, ce qui multiplie plus tard leur opportunité de recrutement ou de financement.

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