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Le gouvernement table sur un taux de croissance de 4,4% avec un PIB agricole de 4,2%

Le marathon de l’examen du projet de loi de Finances (PLF) au sein de l’institution législative démarre aujourd’hui. Les deux Chambres du Parlement se réunissent dans l'après-midi pour assister à l’exposé de l’argentier du Royaume portant sur le projet du budget 2015. Les parlementaires des deux Chambres disposent de 70 jours pour examiner et statuer sur ce texte qui fixe la ligne économique du pays pendant toute une année. Les détails.

Le gouvernement table sur un taux de croissance de 4,4% avec un PIB agricole de 4,2%

Pour l’année prochaine, le gouvernement table sur un taux de croissance de 4,4% avec un PIB agricole de 4,2%, un PIB non agricole de 4,5% et un déficit de 4,3%. Les autres hypothèses sur lesquelles l’exécutif a bâti son PLF portent sur un prix du pétrole de 103 dollars le baril, et un taux de change vis-à-vis du dollar américain de 8,6 DH. Le PLF prévoit également une masse salariale de 105,509 milliards de DH, soit 10,8% du PIB, contre environ 86 milliards de DH en 2011. Pour l’argentier du Royaume, Mohamed Boussaïd, le PLF 2015 constitue «un tournant vers la consolidation et l’immunisation du modèle de développement national, pour gagner le pari de rejoindre le club des pays émergents».
Afin de relever ce challenge, quatre grandes orientations ont été retenues dans le cadre du projet de Budget. Il s’agit de renforcer la compétitivité de l'économie nationale et de promouvoir l'investissement privé et l'entrepreneuriat, d'accélérer la mise en œuvre de la Constitution, de la régionalisation avancée et des grandes réformes structurantes. Il s'agit aussi de réduire les disparités sociales et spatiales, d'appuyer les programmes sociaux, de promouvoir l’emploi et de poursuivre les efforts pour retrouver progressivement les équilibres macroéconomiques.

Sur ce dernier point, Idriss Azami, ministre chargé du Budget, a souligné lors d’une conférence-débat organisée, samedi dernier, par l’association MBA Alumni Maroc, qui regroupe les diplômés du MBA de l'École nationale des Ponts et chaussées, que «le processus de la consolidation des équilibres macroéconomiques, déclenché en 2013, devra se poursuivre et que, durant l’année prochaine, l’effort portera sur la relance de la croissance et le soutien à l’investissement privé tout en élargissant les filets de protection sociale». En parallèle à ce chantier, l’Exécutif continuera à se focaliser sur les réformes structurelles ainsi que sur l’élargissement et l’ajustement des stratégies sectorielles. L’objectif est de «mettre l’économie marocaine sur un nouveau palier de croissance», a-t-il précisé. Pour ce faire, le gouvernement mise sur l’effort de l’investissement public. Ainsi, l’enveloppe budgétaire consacrée à ce secteur a été revue à la hausse en la portant à 189 milliards de DH pour l’année prochaine, contre 186,6 milliards en 2014 et 167 milliards en 2011. L’enveloppe programmée en 2015 comprend l’administration, les établissements publics et les collectivités locales. Toujours sur le volet de l’investissement, le gouvernement compte mettre en place le Fonds de développement industriel (FDI), l’une des recommandations des Assises de l’industrie 2014.

Selon le ministre chargé du Budget, «ce fonds a pour objectif de mettre en œuvre la stratégie d’accélération industrielle et de financer ses différents axes». Le fonds sera doté de 3 milliards de DH en 2015, avec l’objectif d’atteindre 20 milliards à l’horizon 2020. Le ministre chargé du Budget reste confiant quant à la capacité de ce fonds à donner un nouveau souffle à l’industrie nationale. Outre la création du FDI, le gouvernement compte entreprendre d’autres actions encourageantes. Il s’agit, d’une part, du minima pour bénéficier de l’exonération dans le cadre des conventions d’investissements signées avec l’État. Selon le PLF 2015, le seuil d’éligibilité passera à 150 millions de DH au lieu des 200 millions de DH actuellement en vigueur. Pour les entreprises nouvellement créées, elles bénéficieront des exonérations de TVA en faveur des biens d’équipement importés pendant une durée de 36 mois, au lieu de 24 mois actuellement. Le PLF 2015 cherche aussi à renforcer les capacités juridiques des douanes. L’objectif est de protéger l’économie nationale, comme l'a expliqué au «Matin» Idriss Azami. En ce sens, le PLF 2015 renforce les mesures de contrôle en introduisant la notion de récidive en cas de sous-déclaration et en instituant des seuils de déclarations qui ne peuvent pas être dépassés et qui sont assortis de sanctions en cas de non-respect des dispositions en vigueur. S’agissant de l’investissement privé, le projet du budget prévoit un package de mesures qui vise le maintien de l’effort d’apurement des arriérés dus par les entreprises, selon le ministre chargé du Budget. Sur ce registre, le PLF abonde dans le sens de l’amélioration des délais de paiement et des délais de remboursement des TVA ainsi que la résolution du problème du butoir, initiée dans le cadre de la loi de Finances 2014 et qui sera parachevée l’année prochaine, estime Idriss Azami.


L’emploi est l’autre cheval de bataille du PLF 2015. L’idée est de contrer l’informel et de faire face au chômage dont le taux est passé de 8,8% (deuxième trimestre 2013) à 9,3% (deuxième trimestre 2014). La mesure phare proposée par le gouvernement est de booster les entreprises nouvellement créées. Selon Idriss Azami, l’État supportera les charges patronales des entreprises pour les 5 premiers emplois et dont les salaires sont fixés à 10.000 DH. L’objectif est d’encourager les entreprises à recruter et à sortir de l’informel. L’autre mesure est le renforcement du programme «Idmaj» pour la promotion de l’emploi dans les rangs des jeunes diplômés chômeurs. Également au menu, l’amélioration du statut de l’autoentrepreneur, introduit par la LF 2014. Pour l’année prochaine, le gouvernement compte relooker ce statut en étendant le champ d’intervention et en simplifiant les procédures d’autodéclaration, comme indiqué par le ministre chargé du Budget. 

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