Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Les débats s’annoncent houleux aux deux Chambres du Parlement

Le gouvernement compte sur la mobilisation des parlementaires de la majorité afin de faire passer, sans surprise, le projet de loi de Finances au titre de 2015. Une rencontre de la coalition gouvernementale devra être bientôt tenue en vue d’accorder les violons. D'autant plus qu’en coulisse, les députés de la majorité affichent leur mécontentement de certaines dispositions comme la hausse de la TVA sur certains produits. Du côté de l’opposition, les critiques sont on ne peut plus acerbes. Le gouvernement pourra compter sur son poids numérique au sein de la Chambre des représentants, mais l’on s’attend à ce que l’ambiance soit électrique dans la seconde Chambre où l’Exécutif ne dispose pas de la majorité.

Les débats s’annoncent houleux aux deux Chambres du Parlement
L’opposition qui a resserré les rangs au début de cette session parlementaire espère introduire bon nombre d’amendements au projet de loi de Finances.

Les discussions autour du projet de loi de Finances s’annoncent houleuses au sein de l’institution législative. À peine le texte a-t-il été présenté par l’argentier du Royaume que les critiques ont commencé à fuser de part et d’autre. Même dans les rangs de la majorité, les députés pointent, en coulisse, certaines dispositions, dont la hausse de la TVA sur certains produits de consommation. Le duo du ministère de l’Économie et des Finances et celui du budget devra user d’arguments solides lors de la rencontre qui les réunira bientôt avec les parlementaires de la coalition gouvernementale. Cette rencontre, organisée chaque année par la majorité et présidée par Abdelilah Benkirane, vise à accorder les violons entre les quatre groupes parlementaires de la majorité et le gouvernement afin de jouer la même partition et d’éviter, ainsi, d’éventuelles surprises lors de la phase de l’examen du projet de loi de Finances aussi bien en commissions qu’en séances plénières.

Il faut dire que la tâche n’est pas facile pour le ministre de l’Économie et des finances et celui du Budget face à la volonté des parlementaires de la majorité d’amender le projet de loi de Finances. D’après le coordinateur de la majorité à la Chambre des représentants Rachid Roukbane, le texte de budget comporte certes des mesures importantes visant à préserver l’indépendance de la décision économique nationale, à promouvoir l’économie du pays, à soutenir la cohésion sociale et à accélérer le rythme des grands chantiers ; mais cela n’empêchera pas les parlementaires de la majorité d’approfondir le débat autour de ces dispositions et d’y apporter les amendements nécessaires.

Du côté de l’opposition, les parlementaires n’y vont pas de main morte. Comme à l’accoutumée, on s’attend à ce que les députés de l’Istiqlal, du PAM, de l’USFP et de l’UC sortent l’artillerie lourde lors de la discussion tant du budget général que des budgets sectoriels d’autant plus qu’ils estiment que le texte s’inscrit dans la continuité et n’apporte aucune des nouveautés escomptées. Le député du PAM, Younes Sekouri, ne fait pas dans la dentelle soulignant que le premier problème relevé a trait à la crédibilité. Il donne pour exemple le taux de croissance qui a été revu en 2014 à la baisse. «L’hypothèse du taux de croissance est capitale pour toutes les autres estimations qui figurent dans le projet de loi de Finances, notamment les recettes prévisionnelles. Quand on se trompe dans l’élaboration de cette hypothèse, le processus de création de la loi de Finances n’est pas crédible», dit-il. En ce qui concerne le contexte de préparation du projet de budget, il est marqué, selon ce jeune parlementaire pamiste, par l’embellie de trois secteurs (automobile, aéronautique et électronique) en raison des politiques menées par les précédents gouvernements. Aussi, faut-il, d’après lui, avoir l’honnêteté de reconnaitre cette réalité. Sur le volet des mesures prises en faveur de l’entreprise, il pense que les dispositions contenues dans le projet demeurent faibles et ne permettront pas, de ce fait, de booster l’emploi et les investissements privés.

L’opposition qui a resserré les rangs au début de cette session parlementaire espère introduire bon nombre d’amendements au projet de loi de Finances. Mais l’expérience a démontré que peu de propositions d’amendements sont acceptées par le gouvernement qui compte sur son poids numérique au sein de la Chambre des représentants qui dispose de la primauté pour entériner le texte. 

Lisez nos e-Papers