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«Le corps libéré» de Lahcen Zinoun

L’univers du livre d’art s’enrichit avec la parution, dans Maha éditions, de l’ouvrage «Lahcen Zinoun ou le corps libéré». Ce projet a été réalisé avec la collaboration de la Fondation BMCI qui soutient, depuis 2000, l’édition de livres d’art.

«Le corps libéré» de Lahcen Zinoun
«Zinoun ou le corps libéré» est présenté en deux langues, l’arabe et le français, pour être accessible aux deux lectorats.

Un ouvrage dont notre bibliographie artistique avait vraiment besoin. Car nous manquons de monographies de ce genre. Celle de l’artiste Zinoun est très précieuse, parce qu’il est considéré comme l’un des précurseurs de la chorégraphie au Maroc. Un avant-gardiste dont nous louons le colossal travail qu’il a effectué dans le domaine de la danse et de la chorégraphie. Ainsi, nous ne pouvons que remercier la Fondation BMCI pour tous les efforts déployés pour la valorisation du patrimoine artistique marocain. «Nous avons mené, moi et mon épouse, une vraie lutte dans ce sens qui nous a coûté très cher. Mais, sans vraiment voir des résultats palpables, parce que le domaine de la danse continue d’être sous-estimé au Maroc et souvent considéré comme un tabou», souligne Lahcen Zinoun.

Écrit par Mostafa Chebbak, «Zinoun ou le corps libéré» est présenté en deux langues, l’arabe et le français, pour être accessible aux deux lectorats. Le parcours exceptionnel du célèbre danseur, chorégraphe et metteur en scène marocain y est raconté dans ses moindres détails. L’écrivain évoque, d’une manière très poétique, les différentes phases de la riche carrière de Zinoun, depuis l’âge de dix ans où il découvre la danse au Conservatoire de Casablanca. Ce moment décisif qui le frappe pour toujours et fait de lui un grand danseur et chorégraphe, connu sur le plan international. «Il sait immédiatement que sa voie est là ; une voie qui sera faite de grands succès, mais aussi d’obstacles et de résistances, à commencer par l’opposition de son père et, plus tard, la méfiance de la société marocaine à l’égard de la danse, à laquelle il sera confronté tout au long de sa vie. Le parcours de cet artiste, qui a su aller vers son destin en affrontant les difficultés avec courage et lucidité, est une formidable leçon de vie, porteuse de sens et d’espoir pour les jeunes générations», raconte Mostapha Chebbak.

Cet ouvrage monographique est, donc, un fort témoignage de l’œuvre de cet artiste pas comme les autres, devenu danseur étoile du Royal Ballet de Wallonie, sans pour autant renier ses racines et traditions. Car il a, de tout temps, souhaité utiliser son savoir académique dans les danses traditionnelles marocaines qu’il voulait porter au devant de la scène. Ce qui n’était pas une simple affaire, étant donné les contraintes et les diverses voix qui se sont dressées contre lui et contre son désir de moderniser et valoriser ce patrimoine. «En effet, avec Zinoun, une nouvelle perception du riche patrimoine dansé marocain prend naissance. De l’Europe au Maroc, de la danse académique aux danses traditionnelles, il jette des ponts entre le patrimoine culturel marocain et la modernité occidentale. Son parcours met en lumière l’ancrage profond de la danse dans l’histoire et les traditions du Maroc, et nous révèle ce que la danse a d’universel», écrit Mostapha Chebbak. Ce rêve qu’il a tant convoité en décidant de s’installer au Maroc, le danseur étoile ne le voit pas encore se concrétiser, sauf à travers la réussite de sa carrière et de celle de ses deux enfants, dont l’un nous a quittés en 2008. 


Questions à Lahcen Zinoun, danseur, chorégraphe et metteur en scène

«C’est dommage qu’il n’y ait pas de contrôle dans le domaine de la formation»

Considérez-vous cet ouvrage comme une sorte de récompense de votre carrière ?
Mieux qu’une récompense. C’est une reconnaissance. Et là, je ne peux que louer les efforts de la Fondation BMCI, en la personne du PDG Mourad Cherif, qui soutient l’art et la culture au Maroc. C’est la première fois qu’il y a cette reconnaissance pour ce que j’ai fait dans ma carrière. Avant, aucune de mes créations n’a jamais vu le jour. Alors qu’elles étaient toutes filmées.

Pensez-vous que votre engouement et votre lutte pour la valorisation de notre patrimoine des danses traditionnelles ont porté leurs fruits ?
Par vraiment. Les seuls résultats positifs de ce long cheminement concernent surtout les enseignements que j’ai donnés, moi et mon épouse, à mes deux fils, dont je suis vraiment fier. Ils ont une bonne méthode et un vrai style. D’ailleurs, ils ont eu de grands Prix pour cela, sauf que le cadet nous a quittés il y a 6 ans. Mais, c’est vraiment dommage pour le Maroc qu’il n’y ait pas de contrôle dans ce domaine. Et ce sont nos enfants qui sont en danger. Car n’importe qui peut ouvrir un local et donner des cours de danse à nos enfants, alors qu’il ignore jusqu’à l’anatomie du corps. Ceci ne peut apparaitre que plus tard. Cela relève, aussi, de l’ignorance des parents qui ne demandent même pas d’où sortent ces enseignants.

Êtes-vous satisfait du contenu de cette monographie ?
Cet ouvrage relate seulement le cheminement de l’enfant que j’étais et les différentes phases que j’ai vécues. Sinon, il y aura un deuxième livre autobiographique sur moi qui sortira prochainement.

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