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Comment gérer les caprices alimentaires de l'enfant

Quel parent n’a jamais souffert du fait que son enfant refusait de manger ? Et avec les changements d'habitudes alimentaires pendant le mois sacré, les choses se compliquent davantage.

Comment gérer les caprices alimentaires de l'enfant
Il faut essayer de favoriser une ambiance détendue et agréable à table, pour intéresser l'enfant aux plats présentés.

Presque aucun parent n'est épargné par un refus de manger de la part de son enfant. C’est une situation assez fréquente qui fait partie intégrante de l’évolution des tout petits. Devant ce genre de situation, les parents sont, généralement, désemparés et inquiets. Et comme pendant le mois de Ramadan les habitudes alimentaires et les horaires des repas sont complètement chamboulés, il est encore plus compliqué de faire manger ses bambins. Ces derniers aiment imiter leurs parents pendant le mois sacré. Et le refus de manger devient plus récurrent, ce qui stresse les parents encore plus. D’après les spécialistes, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Le refus des aliments proposés par les parents s’explique, en général, par la recherche d'autonomie et de singularité. La «phase du non» est normale dans le développement psychomoteur de l'enfant. Celui-ci trouve plus passionnant de jouer ou d'explorer son univers plutôt que de perdre du temps à table. Il faut savoir que de manière générale, les enfants mangent, mais le problème qui se pose c’est que ce sont les parents qui font un travail de police en imposant des règles chronométriques lors des repas. Il faut tenir compte du fait que l’estomac d’un adulte n’a pas la même taille que celui d’un enfant, donc quand on donne la même ration à l’adulte et à l’enfant il est normal que ce dernier refuse de terminer son repas simplement parce que c’est plus que ce dont il a besoin ; il faut calculer sa ration en fonction de son âge, sa taille et son poids.

Il est également important de prendre en considération que les goûts de l’enfant ne sont pas forcément identiques à ceux des parents et cela peut-être une des causes qui poussent l’enfant à refuser ce qu’on lui sert. Il est fort possible que le petit n'aime pas du tout un aliment constituant son repas. Après plusieurs refus, il faut se rendre à l'évidence et il vaut mieux retirer l'aliment indésirable de ses repas. «Le refus de manger est très fréquent et peut s’expliquer par plusieurs raisons. Il ne peut être considéré comme dangereux que quand les parents constatent un changement comportemental ou dans les habitudes de l’enfant, ou toute forme d’anxiété qui accompagne ce manque d’appétit. Le plus simple, est de consulter un nutritionniste, qui est en mesure de dire aux parents, si l’enfant ne risque pas de contracter des carences, et si son alimentation et ses habitudes alimentaires sont à même de répondre à ses besoins en croissance», explique Imane Haddouche, coach. Afin de faire face au refus de manger de votre enfant, il faut essayer d’avoir du plaisir à table. Les parents doivent favoriser les situations et les sensations heureuses autour de la table : fête, jeu, ambiance agréable pendant le repas, participation de l'enfant à l'élaboration des plats, stimulation de sa curiosité. Grâce à cette atmosphère détendue et agréable, l’enfant gardera un bon souvenir des mets présentés et sera plus intéressé par ces plats lors du prochain repas. 


Avis du spécialiste

Imane Haddouche,coach

«Il est important de profiter du mois sacré pour transmettre à l’enfant quelques belles leçons de vie»

Comment peut-on expliquer le refus de manger chez les enfants ?
Il y a plusieurs explications, je dirais même autant de raisons que d’enfants qui refusent de manger. Mais généralement, un enfant qui refuse de manger c’est parce que :
1. Il veut manifester son pouvoir et sa volonté, affirmer sa personnalité à travers la chose qui est à sa portée (la nourriture).
2. Il est trop fatigué, a sommeil, ou a grignoté avant les repas.
3. Les parents ne réalisent pas qu’il a assez mangé, et n’estiment pas correctement les besoins nutritifs de leur enfant.
4. La texture (ou le goût, ou la couleur…) du repas ne lui convient pas.
5. Il sait qu’il finira par obtenir ce qu’il veut : un meilleur repas, une collation…
6. Il apprécie l’intérêt que vous manifestez, et l’attention que vous focalisez sur lui de manière exclusive.
7. Il n’apprécie pas la pression que vous lui faites subir.
8. Les moments de repas sont désagréables pour lui, surtout s’il se fait réprimander pour le moindre écart de conduite ou la moindre maladresse.
9. Le moment du repas ne suit pas un rituel bien rodé et borné dans le temps, ce qui lui fait perdre ses repères et perturbe son appétit.
10. Il n’a pas faim, tout simplement.

Pendant le mois du Ramadan, les habitudes alimentaires changent, et celles des enfants aussi et il est encore plus difficile de les faire manger, que conseillez-vous aux parents dans ce cas ?
Il n’y a pas de mal à ce que l’enfant constate le changement qui s’opère lors du mois sacré, et qu’il manifeste l’envie de s’y adapter, c’est même une preuve d’intelligence relationnelle. Il est important de profiter du mois sacré pour transmettre à l’enfant quelques belles leçons de vie : le partage, l’altruisme, la discipline, et l’adaptation aux changements.
1. Impliquez-le dans la préparation de quelques plats, et à défaut de lui donner envie de manger, faites de lui le goûteur professionnel de la famille, il mangera avec plaisir et même avec fierté.
2. Impliquez-le à préparer un plateau garni de Ftour à partager avec une personne de votre entourage (un voisin célibataire, un gardien d’immeuble, une voisine âgée…)
3. Décalez ou avancez l’heure de son dîner (cela dépend de l’heure habituelle de son dîner) de telle sorte à ce que le Ftour soit le moment de dîner pour lui, et que ce soit un moment de partage en famille.
4. Redéfinissez les repas : un brunch (entre petit-déjeuner et déjeuner) une collation (le quatre heure habituel) un dîner (le Ftour en famille) et éventuellement, une dernière collation si l’enfant veille un peu plus tard que d’habitude.
5. Ne le forcez pas, mais ne cédez pas à la facilité. Refusez-lui les collations ramadanèsques généralement trop sucrées et bourratives. Il n’y a pas de mal à essayer de s’adapter, mais il est hors de question de braver toutes les règles
6. En parlant de règles, installez de nouvelles règles alimentaires et de nouvelles règles de vie pendant le Ramadan.

Quand l'enfant refuse de manger en général, est-ce qu'il faut le forcer ou bien faut-il s'y prendre autrement ?
L’enfant, comme l’adulte, vit très mal la pression. Toute manifestation de force, génère une résistance, c’est une loi physique. Poussez, et la même énergie revient vers vous sous forme de résistance. Forcer un enfant à manger peut être très dangereux, puisque vous ne prenez pas en considération sa volonté, mais surtout, vous ne manifestez aucun respect pour ses besoins et pour son corps. Posez-vous les bonnes questions : est-ce que mon enfant mange assez par rapport à ses besoins ? Est-ce que je prends les choses de manière personnelle et je considère son refus comme un défi à ma propre volonté ? Est ce que je considère que le manque d’appétit de mon enfant touche à ma compétence de parent et mon efficacité dans ma mission ? Qui est le mieux placé pour savoir et définir les besoins nutritifs de mon enfant ? En dehors de ces questions qui peuvent apporter un début de réponse, dites-vous que votre rôle est d’assurer une alimentation saine, installer des règles et rituels pour les repas, mettre un repas sur la table, le reste ne dépend pas de vous, vous ne pouvez en aucun cas, vouloir pour votre enfant, ou vouloir à sa place.

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