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L’extrême pauvreté pratiquement éradiquée au Maroc

Le monde entier a célébré le 17 octobre dernier la Journée internationale de lutte contre la pauvreté, l’occasion de revenir sur les progrès importants réalisés par le Maroc dans ce domaine.

L’extrême pauvreté pratiquement  éradiquée au Maroc
La lutte contre la pauvreté porte peu à peu ses fruits.

Le Maroc a accompli, durant ces dernières années, des progrès considérables en matière de lutte contre la pauvreté extrême et la faim. En effet, sur la période 2001-2011, l'extrême pauvreté au Royaume a pratiquement été éradiquée, passant de 2% à 0,28%, tandis que la pauvreté relative a diminué à 6,2%, contre 15,3% sur la même période.

«En dix ans, le bien-être des 40% de la population à revenu bas a augmenté à la fois en termes absolus (le bien-être des pauvres amélioré), et en termes relatifs (le bien-être des pauvres amélioré par rapport à celui des non-pauvres), ce qui renseigne sur une amélioration de la prospérité partagée», souligne Simon Gray, directeur du département Maghreb du Groupe de la Banque mondiale (BM), à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la pauvreté célébrée vendredi dernier.

Et d’ajouter : «Le Maroc fait partie des quatre pays dans la région MENA (avec la Jordanie, la Tunisie et la Palestine) qui ont un taux de pauvreté inférieur à 5%, sachant que sont considérées comme pauvres les les catégories de la population disposant d'un revenu évalué à moins de 2 dollars par jour, tandis que de nombreux autres pays, dont l'Égypte, ont des taux de pauvreté dans la tranche des 15-30%. Le Yémen a le taux le plus élevé dans la région avec plus de 45% de pauvres».

Selon des données du Haut Commissariat au Plan (HCP), le Maroc a pu réduire le taux de la pauvreté extrême à moins de 0,3% en 2011, contre une valeur cible de 1,8%, fixée par les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015. Par ailleurs, le Maroc a consenti d’importants efforts en matière d’investissement pour la lutte contre la pauvreté. Sur le plan des investissements publics, la part des secteurs sociaux dans le Budget général a connu une hausse de 52,8% entre 1994 et 2012, passant de 36 à 55%, précise le HCP. Il note ainsi que cette hausse a plus bénéficié aux secteurs de l’enseignement et de la santé, dont le budget a plus que triplé durant la période. «La Stratégie de partenariat stratégique adoptée par la Banque mondiale cette année pour accompagner le Maroc dans son programme de développement définit les principaux éléments nécessaires pour renforcer le potentiel de croissance, générer davantage d'emplois productifs, et améliorer le bien-être et la prospérité partagés de la population.

Parmi les objectifs identifiés, on peut notamment citer l'accélération de la croissance partagée. En effet, l'un des principaux défis pour le Maroc consiste à développer son économie plus rapidement qu'aux taux historiques, afin de créer plus d'emplois et une plus grande richesse partagée», précise le responsable de la BM qui a également appelé à une transformation structurelle de l'économie marocaine, en mettant l'accent sur l'élargissement des opportunités économiques, à travers notamment la mise en place de politiques macroéconomiques, de commerce et de taux de change plus stables.

«Ces politiques devront favoriser la compétitivité des produits marocains, améliorer l'environnement des affaires avec un secteur financier qui sert mieux les petites entreprises et les nouveaux entrants, améliorer les opportunités pour l'investissement privé dans tous les secteurs, assurer une main-d'œuvre mieux formée et plus productive et réduire la dépendance à l'égard des ressources naturelles (notamment les eaux souterraines et les combustibles fossiles)», explique Simon Gray.
Pour ce qui est des défis qui restent à relever en matière de lutte contre la pauvreté, le HCP trouve qu’il faut l’articuler autour de trois axes majeurs.

Il s’agit d’abord d’inverser la hausse des inégalités sociales, ensuite d’atténuer la pauvreté sentie, en allégeant ses causes, dont celles attribuées aux faibles niveaux d’éducation-formation, à la précarité de l’emploi et à l’insécurité financière et sociale.
Et enfin, il faut maintenir la cadence de la baisse de la pauvreté, monétaire et multidimensionnelle. «Il faudra lutter contre l'exclusion sociale et économique qui figure également parmi les objectifs tracés par les OMD. La réduction des inégalités et de l'exclusion constitue une condition préalable pour une économie plus forte à long terme. L'amélioration des perspectives des ruraux pauvres nécessite des pratiques agricoles durables, des revenus plus élevés et des opportunités de revenus plus diversifiées.

Une approche intégrée et participative du développement est nécessaire pour améliorer l'accès des populations rurales aux services sociaux et d'infrastructure», indique M. Gray. Ce dernier n'a pas manqué de relever l'impératif d'améliorer la gouvernance du secteur public et la capacité des institutions et des prestataires de services, de manière à garantir des interventions publiques efficaces et inclusives qui renforcent la responsabilisation et la transparence dans la gestion des ressources publiques.

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