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La raréfaction des ressources en eau pèse sur la sécurité alimentaire au Maroc

Évaluer l’initiative visant à faire face à la pénurie de l’eau dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, tel était l’objet d’un atelier organisé mardi dernier à Rabat par la FAO. Selon les principales conclusions de ce rapport, le Maroc fait partie des 40 pays ayant atteint un niveau de la faim considéré comme bas selon l’indicateur global GHI (Global Hunger Index).

La raréfaction des ressources en eau pèse  sur la sécurité alimentaire au Maroc
Selon la FAO, le Royaume fait partie des 40 pays ayant atteint un niveau de la faim considéré comme bas. Ph. MAP

La région du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord est appelée aujourd’hui à répondre à un large éventail de questions complexes et étroitement associées à la gestion des ressources naturelles, en particulier la terre et l'eau, afin d’assurer l'approvisionnement en nourriture pour une population croissante.
En vue de contribuer à relever ces défis, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (la FAO) a lancé en 2013 une initiative régionale sur la rareté de l'eau baptisée «initiative nationale pour faire face à la pénurie de l’eau dans la région du Proche-Orient et l’Afrique du Nord», menée en concertation avec les principaux acteurs institutionnels marocains.

Un an après de sa mise en œuvre, un atelier national vient d’être tenu mardi dernier à Rabat par la FAO afin de présenter le rapport national d’évaluation de cette initiative. Parmi les principales conclusions établies par le rapport : l’amélioration substantielle des performances liées à la lutte contre la faim. En effet, le document relève une baisse significative du taux de la faim au Maroc.
Le Royaume fait ainsi partie des 40 pays ayant atteint un niveau de la faim considéré comme bas (moins de 5 selon l’indicateur global GHI Global Hunger Index).

Le document souligne toutefois que le pays est actuellement confronté à des risques croissants engendrés par des «chocs exogènes» en matière de sécurité alimentaire dus à la volatilité des prix dans les marchés mondiaux et aux changements climatiques, mais également aux facteurs internes ayant trait à la réduction de la production agricole à cause de l’absence de ressources en eau récupérables à un coût raisonnable. Cette situation est «aggravée» par l’augmentation soutenue de la demande alimentaire, fruit d’une forte croissance démographique et économique, d’une part, et d’une transition vers un régime plus riche en calories, d’autre part.

Ainsi, et afin de surmonter l’ensemble de ces défis, l’étude propose d’aménager des bassins versants afin de réduire les pertes dues à l’érosion, à l’envasement et aux dégâts des crues ainsi que la mobilisation du potentiel de l’agriculture en bour, parallèlement à la mise en place d’approches structurelles aussi bien techniques que réglementaires et institutionnelles d’adaptation efficiente et durable à intégrer dans les textes en préparations et les programmes en cour.

Intervenant à cette occasion, Michael George Hage, représentant de la FAO au Maroc, a indiqué que le Royaume, ainsi que cinq autres pays dans la région, a été choisi comme pays pilote pour effectuer cette évaluation, eu égard à sa riche expérience dans le secteur de l’eau.
Le même responsable s’est félicité, dans ce sens, de la qualité de la coopération des responsables marocains ayant accepté de collaborer pleinement pour la réalisation de cet exercice visant essentiellement à développer une stratégie de collaboration régionale dans la gestion durable de l’eau en agriculture, afin d’améliorer la sécurité alimentaire dans la région.

M. Hage a rappelé par ailleurs que l’initiative régionale sur la rareté de l’eau a été développée dans le sillage du nouveau cadre stratégique de la FAO visant l’intensification et l’amélioration de manière durable de l’apport de biens et de services issus de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche.
Pour sa part, Charafat Afilal, ministre déléguée auprès du ministre de l’Énergie, des mines de l’eau et de l’environnement, chargée de l’Eau, a souligné la nécessité de la préservation de l’eau, considérée désormais comme une denrée rare. «L’eau n’est plus considérée dans notre région comme une ressource abondante, mais une ressource en cours de raréfaction.

Au Maroc, les ressources en eau naturelle renouvelable par habitant se situent déjà largement en dessous du seuil de 1.000 mètres cubes par habitant, considéré comme la limite à partir de laquelle des tensions sur les ressources en eau commencent à se manifester».
Afin de surmonter cette situation, la ministre recommande ainsi d’assoir un mode de gouvernance basé sur l’exploitation rationnelle des ressources afin d’assurer leur durabilité et de diversifier les sources de desserte en recourant à des alternatives, notamment le dessalement de l’eau de mer et l’utilisation des eaux usées épurées pour l’irrigation des espaces verts.

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