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L’UMT compte saisir à son tour le Conseil économique, social et environnemental

L’Union marocaine du travail monte au créneau pour exprimer son rejet de la réforme proposée par le gouvernement en matière de retraites. Le syndicat de Miloudi Moukharik se penche sur l’élaboration d’un mémorandum, qui sera adressé, dans les prochains jours, à Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental.

L’UMT compte saisir à son tour le Conseil économique, social et environnemental
Pour l'UMT, le rallongement de l’âge de départ à la retraite devra rester une option facultative.

Pour mieux faire entendre leur voix, la direction nationale de l’UMT, les représentants de ce syndicat au sein du CESE et les représentants des différentes catégories professionnelles ont tenu une réunion, hier au siège de l’UMT à Rabat, pour débattre de la réforme et préparer un mémorandum à l’attention du Conseil économique, social et environnemental. Objectif, alerter le CESE sur les enjeux de cette question et la portée et les conséquences des mesures proposées par le gouvernement.

Pour rappel, le Chef du gouvernement avait sollicité l’avis du CESE au sujet de deux projets de loi relatifs à la réforme de la retraite. Les deux textes portent sur la révision des paramètres du système, notamment l’âge légal de départ à la retraite, le montant des cotisations et la base de calcul des pensions. L’UMT, qui avait déjà rejeté en bloc ces textes, ne compte donc pas lâcher prise. Elle compte aller jusqu’au bout pour défendre sa vision, qui est aux antipodes de celle du gouvernement. Le secrétaire général de l’UMT table ainsi sur le poids de son syndicat pour faire face aux mesures proposées par M. Benkirane. Dans cette épreuve de force, l’Union compte également sur ses représentants qui siègent au CESE pour défendre son approche.

Il faut dire que l’initiative de l’UMT vient en réponse à la décision du gouvernement de demander l’avis du CESE au sujet de la réforme des retraites, sans consulter les syndicats. Ces derniers se disent d’ailleurs surpris par cette saisine, alors qu’ils avaient convenu de poursuivre les concertations avec le gouvernement pour trouver un terrain d’entente autour de cette épineuse réforme. Donc pour la forme déjà, les syndicats se sentent offusqués par la démarche du gouvernement.

Concernant le fond, la révision paramétrique des systèmes de retraites, telle que proposée par le l’Exécutif, est loin de remporter l’adhésion des syndicats. Dans ce sens, El Kafi Cherrat, qui dirige de manière provisoire l’UGTM (Union générale des travailleurs du Maroc), bras syndical du Parti de l’Istiqlal, a été on ne peut plus clair en affirmant que «son syndicat ne pourra pas cautionner le projet de réforme proposé par le gouvernement qui touche un million de personnes, dont la plupart sont des pauvres et qui, une fois à la retraite, auront besoin de plus de ressources qu’actuellement». Sur ce volet, l’UGTM vient de rendre public un communiqué dans lequel elle manifeste son désaccord le plus total avec l’approche du gouvernement et les mesures qu’il préconise.

Pour l’UMT, la FDT et la CDT, les mesures concoctées par le cabinet Benkirane seront préjudiciables aux fonctionnaires, alors qu’ils se sont toujours acquittés de leurs cotisations, prélevées à la source. C’est l’État employeur qui a failli à ses engagements, puisqu’il n’a pas payé ses cotisations depuis 1960. Aujourd’hui, les arriérés sont estimés à des milliards, selon le SG de L’UMT. Plus concrètement, les centrales syndicales disent niet au rallongement de l’âge de retraite de 62 à 65 ans. Pour Miloudi Moukharik, le rallongement de l’âge de départ à la retraite devra rester une option facultative. Idem pour la baisse des pensions de retraite, dont le calcul devrait se faire, selon les syndicats, sur la base du dernier salaire et non en fonction du salaire moyen perçu lors des dernières huit années de travail, comme proposé par le gouvernement. Quant à l’augmentation des cotisations, l’UMT se dit disposée à accepter l’augmentation des cotisations, mais à condition que l’État employeur supporte les 2/3 et que le 1/3 restant soit à la charge du salarié.

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