Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next L'humain au centre de l'action future

Taher Ben Jelloun présente «Mes contes de Perrault»

Taher Ben Jelloun présente «Mes contes de Perrault»
Catherine Enjolet et Tahar Ben Jelloun.

L’écrivain marocain d’expression française Tahar Ben Jelloun vient de présenter à Agadir son dernier ouvrage «Mes contes de Perrault» paru aux éditions Le Seuil. «Seule la poésie a le pouvoir de sauver le monde, même si elle est, aujourd’hui, abandonnée, négligée et combattue», a affirmé le romancier et essayiste Tahar Ben Jelloun lors de cette rencontre littéraire. «Par poésie, j’entends tout ce qui nous éclaire et nous élève un peu vers la lumière, comme les arts, la culture, la sculpture, la peinture, la musique, la grâce et la beauté», a-t-il ajouté. L’auteur de «La Nuit sacrée» a révélé, lors de cet échange littéraire animé par Catherine Enjolet, elle-même écrivaine, romancière et essayiste, que son intérêt pour les contes de Charles Perrault (1628/1703) procédait du souci de les réécrire en les installant dans un contexte oriental dans le style des «Mille et une nuits».

«Venant moi-même d’une culture de contes, je les ai un peu islamisés, orientalisés, en les habillant en burnous, ou en les imprégnant de musique andalouse», dira-t-il au sujet des dix contes repris dans ce livre de 300 pages, format moyen. Donnant lecture de quelques passages de ces contes réécrits, l’auteur a pris de court l’assistance par la force des propos et la description précise des paysages et la maîtrise de l’intrigue, tant et si bien que beaucoup de personnages de Charles Perrault sont mis au goût du jour, dans un style enchanté, avec des références réelles aux soubresauts qui tiraillent le monde. «On a beau écrire sur le fanatisme et l’intégrisme qui font rage au Moyen-Orient et ailleurs, mais au bout du compte on se sent un peu fatigué, tellement on a l’impression que ça ne change pas vraiment les choses», poursuivra-t-il encore, relevant que «l’important c’est de ne pas céder, ne pas se taire, mais continuer à écrire, à faire barrage à l’horreur et à la barbarie grâce à la littérature». Soutenant que «si on ne combat pas l’ignominie et l’injustice, c’est qu’on est en quelque sorte complice», il a souligné son penchant d’écrivain-citoyen à s’exprimer ouvertement sur les questions de l’immédiat et à aller à la rencontre des gens, notamment des élèves dans les écoles. «Il est important de donner aux autres cette envie de lire et, loin de céder à la déprime, je veux que les enfants de mon pays prennent un livre et rêvent avec», reprendra-t-il, précisant que c’est justement dans cette perspective qu’il a opté pour la réécriture des «Contes de Perrault» : «Donner à mes lecteurs des choses beaucoup plus légères, leur donner envie à la lecture». 

Lisez nos e-Papers