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La phobie scolaire est-elle temporaire ?

«Je ne veux pas aller à l’école», quel parent n’a jamais entendu son bambin lui répéter cette phrase ? Souvent, les enfants ont tendance à être démotivés ou tristes sur le chemin de l’école. Mais quand la démotivation pèse lourd sur leur quotidien, cela peut se révéler problématique.

La phobie scolaire est-elle temporaire ?
Certains enfants sont anxieux, voire tristes, à la simple idée d'aller à l'école.

Si certains enfants aiment aller à l’école pour apprendre de nouvelles choses, rencontrer leurs amis et camarades de classe, faire la connaissance de nouvelles personnes… d’autres trouvent que l’école est un endroit pénible qu’ils n’aiment pas du tout.
Ils deviennent démotivés, anxieux ou même tristes. En général, ce rejet de l’école est plus une façon de provoquer les parents à laquelle il ne faut pas accorder beaucoup d'importance surtout quand elle arrive après un retour de vacances. Toutefois, si cette situation devient quotidienne et marquée par des crises de larmes répétées, des maux de ventre, voire des vomissements, il faut commencer à prendre les choses au sérieux et mener une petite enquête pour connaitre les raisons de ce rejet.

D’après les spécialistes, l’école peut être une expérience traumatisante pour l’enfant qui y va pour la première fois. Il se retrouve soudain enfermé dans une classe avec vingt ou trente autres bambins. Il faut le comprendre. Ce n’est pas facile de se séparer d’un seul coup du monde dans lequel on vit depuis la naissance. L'enfant se sépare pour la première fois de ses parents pour se lancer dans un monde inconnu. Cela n’a rien d’inquiétant, et généralement cela ne dure que quelques jours. L’enfant finit rapidement par s’adapter à son nouveau rythme de vie. En revanche, il y a des enfants qui, même arrivés au primaire, à l’âge de 7 ou 8 ans, continuent à détester l’école et refusent d’y aller. Ces petits sont généralement trop attachés à leurs parents et surtout à leur mère et refusent de quitter le cocon familial. Ils souffrent de ce qu’on appelle la phobie de l’école ou la phobie scolaire.


Afin de résoudre ce problème, il faut d’abord chercher la cause de cette phobie. Il peut, par exemple, être en conflit avec un ou plusieurs camarades de classe. Là, il ne faut pas dramatiser.
Les parents doivent lui faire dire ce qui ne va pas avec ses copains. Cela vient-il de lui ou des autres ? Est-ce que les autres enfants le dérangent ou le harcèlent ? Dans ce dernier cas, il doit se sentir à l’écart, humilié et seul. Il faut donc absolument parler avec sa maîtresse, qui a peut-être déjà remarqué quelque chose. Il peut aussi être en conflit avec son professeur qu’il n’aime pas. Il ne faut pas, dans ce cas, se rallier à son point de vue.
Le suivre ainsi dans son raisonnement ne lui serait pas d’un grand service. Au contraire, vous lui prouvez qu’il a raison de ne plus aimer la classe.
Certains enfants n’aiment pas l’école, parce qu’ils ont de mauvaises notes. Si l’enfant traîne des pieds systématiquement en cours, il faut l’aider à trouver des résolutions qui lui permettent d’obtenir de meilleurs résultats.
L’erreur à ne pas faire serait de laisser aller les choses sans réagir. Car ne plus aimer l’école peut devenir la stratégie de défense de l’enfant face au peu de réussite. Tous les enfants désirent apprendre et prendre conscience de ce monde qui les entoure, encore faut-il leur donner envie de le faire.
Par ailleurs, les bambins qui sont instables dans leur vie peuvent aussi fuir l’école.
Cela peut être un changement de résidence, un nouveau collège, un divorce dans la famille, la perte d’un grand-parent. L’enfant devient alors instable, car le milieu dans lequel il vit manque de cohésion et de constance. Il peut alors être conseillé de consulter un psychologue. 


Explications

Houda Hjiej,pédopsychiatre

«L’enfant peut avoir peur de l’école, car celle-ci cristallise les souffrances de la séparation avec ses parents»

Qu'est-ce qui peut pousser un enfant à détester l’école ?
Ce que déteste tout enfant, c’est d’être séparé de ses parents pour aller vers l’inconnu et cela à des degrés différents en fonction de la qualité du lien parents-enfants. Donc l’enfant peut avoir peur de l’école en tant que lieu où il va éprouver les souffrances de la séparation avec ses parents.

Quand est-ce qu’il faut commencer à s’inquiéter ?
L’existence d’une angoisse de séparation lors des premiers jours de scolarisation de l’enfant est un phénomène normal. Cependant, si la détresse de l’enfant se prolonge au-delà d’un mois ou que l’intensité ne baisse pas progressivement avec le temps, cela devrait alerter sur l’existence éventuelle de difficultés à la séparation. L’existence de signes somatiques à type de vomissements, de douleurs abdominales et autres sont aussi des signes de plus grande difficulté.

Comment les parents peuvent-ils aider leur enfant à aimer l’école ?
La préparation de la première rentrée scolaire est un facteur déterminant de l’acceptation de l’école. Les parents doivent faire visiter l’école à l’enfant à l’avance, il est important de bien expliquer le déroulement par étape de la rentrée et répondre à toutes les questions de l’enfant. Il est nécessaire que les parents aient une attitude rassurante et sécurisante quand ils conduisent l’enfant à l’école. Une enfant peut sentir l’inquiétude de ses parents et exprimer celle-ci par un refus de l’école. Il est souhaitable que le parent qui accompagne l’enfant soit celui qui est le plus rassuré.

Certains parents cèdent facilement devant les crises de larmes de leurs enfants et ne les emmènent pas à l’école, est-ce une bonne chose ?
Le faite que l’enfant n’aille pas à l’école après une crise d’angoisse à la séparation va effectivement faire baisser son angoisse et celle de ses parents et ceci va confirmer chez l’enfant que l’école et source d’angoisse et que la meilleure façon d’éviter l’angoisse c’est de ne pas aller à l’école. Le faite que les parents acceptent que l’enfant n’aille pas à l’école confirme chez lui cette impression que l’école est un danger pour lui ou du moins source de désagrément.

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