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Les remarques acerbes des parlementaires sur le bilan gouvernemental à mi-mandat ont suscité l’ire du Chef du gouvernement. Les interventions musclées des groupes parlementaires de l’opposition semblent avoir mis Abdelilah Benkirane en colère. Et il l’a clairement souligné, hier, lors d’une séance plénière dédiée à sa réponse aux observations des groupes parlementaires. Le Chef de l’exécutif a consacré la majorité de son intervention, qui a duré presque une heure et demie, à fustiger le comportement de l’opposition, tirant à boulets rouges sur le Parti de l’Istiqlal sans le citer nommément. D’emblée, il a tenu à souligner la cohésion entre les membres de la coalition gouvernementale, contrairement aux «rumeurs véhiculées» de part et d’autre, estimant que les conseils nationaux des partis politiques formant la majorité gouvernementale confortent le choix de leurs dirigeants.
Les quatre composantes de l’alliance gouvernementale restent, selon lui, soudées et déterminées à poursuivre les réformes et à réussir cette expérience gouvernementale. Tout en saluant les groupes de la majorité qui ont «assumé leur responsabilité dans la défense de l’action gouvernementale», M. Benkirane a reproché aux parlementaires de l’opposition de s’être basés sur des données et des chiffres «erronés» pour épingler le gouvernement. «L’opposition a raté son rendez-vous avec cette importante phase constitutionnelle», a-t-il relevé à plusieurs reprises. Plusieurs dossiers inachevés auraient pu, d’après lui, faire l’objet de critiques comme l’appui direct aux familles nécessiteuses qui n’a pas encore été concrétisé en dépit des engagements gouvernementaux. Mais, l’opposition a préféré plutôt recourir «aux mensonges», d’après M. Benkirane. S’agissant des «allégations» relatives à la marginalisation de l’opposition, le Chef de l’exécutif a signalé que c’était à cette dernière de relever et de trouver une nouvelle approche pour sa redynamisation, précisant que le gouvernement avait essayé autant que faire se peut de faciliter sa mission.
À ce titre, il a rappelé le bras de fer ayant trait à la répartition du temps de parole de la séance mensuelle dédiée à la politique générale. En ce qui concerne l’argument de la stabilité qui a été brandi par M. Benkirane lors de la présentation de son bilan d’étape, il estime que le modèle marocain est un acquis qui s’est concrétisé grâce aux initiatives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ainsi qu’aux réformes positives qui ont été menées depuis des années. Sur le volet de l’endettement qui a fait l’objet de plusieurs remarques virulentes de la part des parlementaires, le Chef de l’exécutif a indiqué que, contrairement aux chiffres avancés, le taux d’endettement ne dépassait pas le seuil de 63,5%, alors que la ligne rouge se situait à 65%. Pour réfuter toutes les critiques de l’opposition, M. Benkirane a énuméré plusieurs réalisations de son équipe gouvernementale, notamment l'affectation de 186 milliards de DH aux investissements publics, l’augmentation des investissements directs étrangers, l’augmentation des bourses au profit des étudiants, le lancement de la réforme des retraites et de celle de la compensation… Bref, M. Benkirane estime que le bilan gouvernemental à mi-mandat est honorable et prometteur.
