Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Spécial Marche verte

Plaidoyer pour une économie de l'eau

768 millions n’ont pas accès à une source d’eau améliorée. C’est l’une des révélations du dernier rapport des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2014 intitulé «Eau et énergie». Ce document a été publié par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) le 21 mars, Journée mondiale de l’eau. D’après les experts onusiens, la hausse notoire de la demande en énergie dans le monde peut avoir des impacts sur la disponibilité des ressources hydriques.

Plaidoyer pour une économie de l'eau
Les barrages ont rendu de grands services pendant des périodes très difficiles de sécheresse.

L’eau, ce liquide précieux, ne coule pas dans toutes les gorges. Quelque 768 millions d’individus dans le monde n’ont pas accès à une eau de qualité, d’après les statistiques du rapport des Nations unies sur la mise en œuvre des ressources en eau «Eau et Énergie». Ce document alerte les risques de pénurie d’eau dus à la forte demande d’énergie dans le monde. «Ce rapport mondial jette une lumière nouvelle sur l’interdépendance entre la gestion des ressources en eau et en énergie. Cette interdépendance appelle de la part de tous les acteurs une coopération beaucoup plus étroite, car il est clair qu’il n’y aura pas de développement durable tant qu’il n’y aura pas de meilleur accès à l’eau et à l’énergie pour tous», indique Irina Bokova, ladirectrice générale de l’UNESCO.

Économiser l’eau dans les projets énergétiques

Cet accès au liquide précieux ne pourra se faire sans une prise de conscience dans les différentes politiques énergétiques déployées. «Au total, la production énergétique représente près de 15% des prélèvements en eau. D’ici 2035, les prélèvements liés à la production énergétique devraient augmenter de 20% supplémentaires, sous la pression de la croissance démographique, de l’urbanisation et de l’évolution des modes de consommation, notamment en Chine et en Inde. De nombreuses régions du monde sont déjà confrontées à une raréfaction des ressources en eau. Or la hausse de la demande énergétique risque de peser lourd sur les ressources en eau, notamment dans les régions arides», souligne le rapport. Les experts de l’ONU confirment une fois de plus les avantages des énergies renouvelables sur les énergies traditionnelles comme le pétrole. Les énergies propres permettent d’économiser une importante quantité d’eau. «Depuis le début des années 2000 s’est développée à grande échelle la culture des biocarburants, particulièrement gourmande en eau. L’exploitation du gaz de schiste a également connu un essor ces dernières années, aux États-Unis notamment, mais cette énergie fossile ne peut être extraite que par facturation hydraulique, une méthode qui requiert de très grandes quantités d’eau. (…)
Les sources d’énergie renouvelable apparaissent comme des solutions moins coûteuses en eau.
Ainsi, l’hydroélectricité couvre aujourd’hui 16% des besoins énergétiques dans le monde», constate le rapport. Qu’en est-il au Maroc ? Les clignotants sont quasiment au rouge dans le Royaume. Et pour cause. L’Organisation des Nations unies classe le pays dans la liste des États menacés par une pénurie grave du liquide précieux en 2025.

Le Maroc menacé par une pénurie d’eau en 2025

En effet, l’organisme définit le seuil de stress hydrique à 1 000 mètres cubes par habitant et par an. Or on a constaté qu’en 2013, la disponibilité en eau au Maroc était de 720 mètres cubes par habitant. La mobilisation des ressources en eau n’est qu’un des aspects de la gestion des ressources en eau qui comprend l’évaluation, la planification, la mobilisation, l’exploitation, et bien d’autres aspects. «Les barrages ont rendu de grands services pendant des périodes très difficiles de sécheresse : au début des décennies 80 et 90, le Maroc a connu à deux reprises, respectivement cinq et quatre années successives de sécheresse sévère pendant lesquelles l’alimentation en eau potable dans les grands centres urbains a été possible, pour l’essentiel, grâce aux barrages. D’un autre côté, c’est grâce aux barrages que les périmètres irrigués ont permis, toujours dans la même période, même avec des restrictions des fournitures d’eau, de soutenir une part appréciable de la production agricole», a déclaré Mokhtar Bzioui, consultant en évaluation, planification et gestion des ressources en eau dans un hebdomadaire de la place. D’après lui, la solution passe par une meilleure gestion des eaux souterraines. «Il faut, sans délai, mettre en place les mécanismes d’une bonne gouvernance des eaux souterraines pour les protéger non seulement contre l’exploitation abusive, mais aussi contre les diverses formes de pollution, quand on sait que cette pollution a un caractère irréversible. La gestion des ressources en eau par intégration de l’exploitation des eaux de surface et des eaux souterraines est une obligation, et ce, par la mise en place de programmes d’exploitation consistant à réserver une bonne partie des ressources en eau souterraine à la seule satisfaction des besoins en eau pendant les périodes de pénurie», préconise-t-il.  

Lisez nos e-Papers