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Wafa Assurance : Le moral au beau fixe

C’est entouré de son état-major que Driss Bencheikh, le PDG de Wafa Assurance, a reçu les représentants de la presse nationale vendredi dernier, au siège de la société, à l’effet de présenter les résultats du 1er semestre 2014 de la compagnie.

Wafa Assurance : Le moral au beau fixe

Le premier exercice depuis sa nomination à la tête du leader marocain de l’assurance, mais un exercice qui ne lui est pas inconnu, puisqu’il a eu à présenter les résultats de Centrale Laitière durant de longues années. D’entrée de jeu, M. Bencheikh annonce la couleur. Wafa Assurance entend consolider son leadership au Maroc, gagner des parts de marché sur les segments où elle marque le pas sur le marché domestique et poursuivre son expansion en Afrique subsaharienne.

C’est ainsi que le chiffre d’affaires, constitué du total des primes émises, atteint, au 30 juin 2014, 3.217 millions de dirhams, en progression de 7% par rapport à la même période de 2013, porté par l’activité vie qui progresse de 18,3% à 1.034 millions de dirhams. La non-vie réalise, pour sa part, une progression moins importante à 1,9%, avec un chiffre d’affaires de 1.782 millions de dirhams.

Le résultat net s’améliore de 5,4%, soit une progression de 25 millions de dirhams, le portant à 479 millions de dirhams. La baisse de la sinistralité en non-vie, la maîtrise des frais généraux et des commissions servies, en plus de l’amélioration du marché «actions», ont contribué à cette progression des résultats. À signaler qu’au premier semestre 2014, le marché actions a enregistré une hausse +1,2% contre une baisse de 6% au premier trimestre 2013. Enfin, l’encaissement précoce de dividendes de sociétés cotées avant fin juin a contribué à ces résultats.
La compagnie affiche par ailleurs des fondamentaux assez solides, avec des fonds propres de 4,577 milliards de dirhams, en progression de 3,7%, des provisions techniques qui s’améliorent de plus d’un milliard de dirhams, dégageant un solde de 22,3 milliards de dirhams, en plus d’actifs libres de 1,44 milliard de dirhams. Ces avoirs libres constituent le trésor de guerre destiné à faire des acquisitions ou lancer des activités d’assurance en Afrique subsaharienne, marché de prédilection de Wafa Assurance, d’autant plus que la marge de solvabilité de la compagnie à fin juin 2014 est couverte 3,7 fois.

Donnant plus de détails, le PDG de Wafa Assurance reconnait que sur le marché de l’entreprise, la conjoncture est difficile, car la «rétractation de la matière assurable» a un effet direct sur la collecte des primes. La baisse des échanges commerciaux et le ralentissement des investissements, dit-il, impactent négativement les activités de transport et, partant, l’acte de s’assurer, ce qui engendre mécaniquement une concurrence plus rude et une pression sur les tarifs. Dans la branche automobile, la compagnie tire son épingle du jeu en renforçant sa part de marché de 0,6 point à 15,7%, occupant toujours la deuxième place. Enfin, sur l’activité vie, l’on constate un rebond, en dépit du contexte de resserrement de liquidité qui caractérise le marché marocain.


Activités des filiales

Commentant les résultats des filiales Wafa IMA Assistance et Attijari Assurance Tunisie, M. Bencheikh s’est félicité de la progression de la filiale d’assistance, une joint-venture avec le leader français Inter Mutuelles Assistance. C’est ainsi qu’avec un chiffre d’affaires de 86 millions de dirhams, elle réalise un bond de près de 30%, affichant des indicateurs au vert dans pratiquement tous les compartiments.
La sinistralité s’améliore de 5,3 points avec un taux de 57%, les frais de gestion baissent à 25,6% et le résultat financier se multiplie par 3 par rapport à 2013. Enfin, la marge de solvabilité est couverte 2,9 fois par les fonds propres. S’agissant d’Attijari Assurance Tunisie, elle n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière dès lors qu’elle a à peine une année d’existence. Le chiffre d’affaires atteint 118 millions de dirhams, essentiellement en activité épargne, enregistrant un résultat net déficitaire de 3,2 millions de dirhams.

Wafa Assurance lorgne de nouvelles niches

Un premier pas vers la micro-assurance : la compagnie vient de lancer, en partenariat avec Al-Barid Bank, le produit «Rahma», une offre innovante de solidarité obsèques, garantissant en cas de décès du souscripteur, le versement immédiat d’un capital entre 7.000 et 10.000 dirhams au profit du bénéficiaire désigné, pour faire face aux frais funéraires. La compagnie a également dans les cartons une offre d’assurance conforme à la Chariâ, le Takafûl. De concert avec la DAPS (direction des assurances et de la prévoyance sociale), elle a décidé d’attendre la sortie de la loi sur l’assurance islamique, dont le parcours législatif est en cours.

Contrat programme de l’assurance : mea culpa des assureurs

M. Bencheikh reconnait que le contrat programme signé avec le gouvernement Abbas El Fassi n’a pas atteint les objectifs, tant s'en faut. Il attribue une part de la responsabilité aux assureurs eux-mêmes, lesquels, dit-il, auraient dû interpeller les parties prenantes sur les entraves qui ont empêché ce contrat programme d’aboutir. Réagissant à une question sur le nouveau statut de la direction des assurances et de la prévoyance sociale, qui devrait être érigée en agence autonome disposant de pouvoirs beaucoup plus étendus – à l’instar de Bank Al-Maghrib pour les banques – M. Bencheikh a indiqué que le projet était en cours d’approbation.

Déploiement en Afrique subsaharienne : feuille de route toute tracée

M. Bencheikh n’a pas caché ses ambitions de déployer une activité d’assurance en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Il compte sur les synergies possibles avec le réseau bancaire de sa maison-mère Attijariwafa bank et n’exclut aucune possibilité, soit de croissance externe via des acquisitions, soit un «green field» via le lancement d’activités ex nihilo, comme c’est le cas en Tunisie. Pour gagner du temps, des structures seront créées dans les pays convoités. Dans la foulée, il dément la rumeur relative à une quelconque acquisition au Cameroun. Il confirme en revanche la création d’une structure dans ce pays, étape nécessaire pour demander un agrément aux autorités.

Un PDG bien dans sa peau

Parlant du secteur des assurances comme s’il y avait exercé durant toute sa vie professionnelle, M. Bencheikh a tenu un langage pragmatique. C’est le changement dans la continuité. On ne remet pas en cause une stratégie gagnante. Celle-ci a été tracée par le conseil d’administration et elle sera poursuivie. Donnant la parole à ses collaborateurs, Slimane Echchihab, Abdelmajid Tamim, Taoufiq Benjelloun et Koudama Zeroual, à tour de rôle, pour apporter des précisions ou des explications, il n’hésite pas à exprimer son point de vue sur les problématiques soulevées. Il reconnaît ainsi que le réseau des courtiers et agents a besoin d’accompagnement et d‘animation et que sur les produits vie le secteur dispose encore de grandes marges de progrès.

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