Un huitième volet de soutien à l’édition s'ajoute cette année concernant les personnes à besoins spécifiques (les déficients visuels), en plus de ceux déjà installés en 2014 constituant un dispositif d’aides, en faveur des auteurs, des éditeurs, des libraires, des associations et des entreprises culturelles, sous forme d’appel à projets régi par un cahier des charges, doté au titre de l’année 2015 d’un budget de 10 millions de dirhams. «Afin de mieux mener ce projet, le cahier des charges a subi quelques changements et améliorations, en plus de l’installation d’un soutien à l’édition en faveur des non-voyants», souligne Hassan El Ouazzani, directeur du département du livre. Celui-ci n’a pas manqué de préciser que c’est dans cette approche globale que s’inscrit l’action du ministère de la Culture, visant ainsi à placer le secteur de l’édition et du livre dans le cadre des industries culturelles et créatives nationales performantes. Une initiative qui pourra en quelque sorte sauver ce qui peut l’être encore, sachant que le secteur connait un vrai déclin depuis plusieurs années.
En effet, la réalité du secteur est on ne peut plus critique. Car, comme l’explique El Ouazzani, il y a, d’un côté, une production et une créativité certainement riches et diversifiées, parfois de grande qualité, et d’un autre, une filière qui n’arrive pas à maîtriser l’ensemble des composantes de la chaine et qui, de ce fait, demeure limitée dans son impact culturel, social et économique. D’où l’approche globale visée par le ministère, intéressant aussi bien la politique fiscale et financière de soutien aux entreprises de l’édition, la situation de l’écrivain, le rôle des associations professionnelles, les questions liées à la distribution et au réseau des librairies professionnelles et des bibliothèques publiques, que la capacité du système d’enseignement à éduquer à la lecture, la prise en charge des nouvelles pratiques nées de la révolution numérique, le rôle des moyens d’information et de la société civile dans les campagnes de sensibilisation. Ce n’est qu’à travers cette démarche concertée que le département de tutelle estime remédier à la problématique très ancrée de l’édition et du livre. «Nous entendons par cela encourager et accompagner les jeunes talents, les écrivains de renom et les professionnels du secteur, avec une exigence constante de qualité, de créativité et de rayonnement et avec l’ambition de rapprocher le livre du grand public, dans le plein respect de l'indépendance des écrivains et des professionnels du secteur et de la liberté de leurs choix. C’est un travail de longue haleine. Mais, nous avons déjà une petite lueur d’espoir avec des retombées positives du soutien du ministère qui a donné lieu à plus de publications, un nombre croissant d’éditeurs et de librairies très modernes».