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L’IRCAM lance le débat sur les représentations autour de la langue amazighe

Créer les conditions d’un échange fructueux entre chercheurs et enseignants sur la situation de l’amazigh au Maroc, en Algérie et en Égypte et sa relation avec la réalité sociale dans les champs politique, économique, éducatif et médiatique, tel est l’objectif du Colloque international qu’organise l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) le 20 et 21 novembre à Rabat.

L’IRCAM lance le débat sur les représentations autour de la langue amazighe
La coexistence de plusieurs langues au Maroc est un fait qui a inspiré plusieurs études.

Placé sur le thème «attitudes et représentations autour d’une langue en devenir : le cas de l’amazigh», le colloque international organisé par l’IRCAM sur deux jours (les 20 et 21 novembre) vient répondre fondamentalement à une attente scientifique qui concerne au moins deux notions, à savoir celles d’attitude et de représentation, selon le recteur de l’Institut, Ahmed Boukous. En effet, empruntées à la psychologie sociale, les notions d’attitude et de représentation ont été exploitées dans les sciences du langage à partir de la deuxième moitié du siècle dernier afin d’expliquer les comportements et les pratiques en relation avec l’usage des langues.

Mais ces notions ont été souvent confondues et nécessitent d’être revisitées pour en délimiter clairement les contours, même si elles se sont révélées opératoires et utiles, car il est à présent bien admis que les dynamiques linguistiques ne peuvent pas être appréhendées uniquement sur la base des pratiques langagières. «Les savoirs sociaux dont disposent les locuteurs quant à leurs langues sont déterminants dans la gestion de l’hétérogénéité de leur espace linguistique», indique M. Boukous. D’après ce responsable, la coexistence de plusieurs langues au Maroc est un fait qui a inspiré plusieurs études, mais très peu se sont intéressées à la problématique des attitudes et des représentations. Cependant, on assiste depuis la promulgation de la nouvelle Constitution du 1er juillet 2011, qui reconnaît dans son article 5 deux langues officielles (l’arabe et l’amazigh), à un regain d’intérêt pour la question des langues. Par ailleurs, un débat est engagé au niveau national portant essentiellement sur la place, le rôle et la fonction des langues existante, à savoir les langues officielles nationales et étrangères. Dans ce sens, deux lois organiques sont actuellement à l’ordre du jour de l’agenda parlementaire. Il s’agit de la loi ayant trait à la mise en œuvre de l’officialisation de la langue amazighe et la seconde à la création du Conseil national des langues et de la culture marocaine. «Sur le plan conceptuel, l’IRCAM tend à revisiter la notion de représentation dont l’utilité descriptive certaine ne peut masquer l’opacité théorique dont témoignent les différences, sinon les divergences, entre les écoles, notamment entre les psychologues, les sociologues et les psychanalystes. Sur le plan empirique, la validité de la notion est ici testée sur sa capacité à rendre compte de la réalité de l’amazigh, appelé à se transformer en langue d’avenir. Une réalité que l’on observe sur le terrain sociopolitique et dans les conduites individuelles et collectives et l’image mentale, cognitive, etc.», conclut M. Boukous. 

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