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La rentrée des classes a déjà commencé dans certaines écoles. S’il n’est pas toujours facile de se réadapter à la cadence de la scolarité, la première rentrée en maternelle reste la plus difficile. Il s’agit de la première grande séparation de l’enfant avec ses parents. Cette situation est difficile, tant pour l’enfant que pour les parents. Mais ces derniers doivent bien gérer leurs propres sentiments de tristesse et de culpabilité pour pouvoir rassurer leur bambin qui peut mal vivre cette nouvelle situation. Naturellement, tous les petits sont un peu bouleversés par les changements de repères qu'implique forcément l'école maternelle. Mais si l’enfant n'a pas été gardé en crèche ou en collectivité, cette petite révolution dans sa vie peut être assez mal vécue. Mais il ne faut pas trop s’inquiéter. «Généralement, cette situation ne dure que quelques jours, mais cela peut aller jusqu’à un mois pour certains enfants anxieux de nature, ou ceux qui n’ont jamais vécu la séparation avant la rentrée ou qui n’ont pas l’habitude de sociabiliser, d’où l’importance de préparer votre enfant à quitter le nid familial un peu avant. En le cherchant après l’école, soyez toujours positifs. En tant que parents, on peut s’inquiéter et vouloir interroger l’enfant à propos de ce qui s’est passé dans sa journée en projetant toutes les peurs personnelles. Vous pouvez l’interroger de manière positive : “Qu’est-ce que vous avez fait de beau ? Qui est le plus gentil parmi tes camarades ? Qui est le plus marrant ? Quel est ton moment préféré ? Quel est ton jeu préféré ?... » Ne vous inquiétez pas, si vous lui posez des questions positives, il vous dira aussi tout ce qui ne va pas, si jamais il y’a eu un incident», indique Imane Haddouche, coach.
Premièrement, il est nécessaire d’expliquer à son enfant, avec des mots simples, comment fonctionnent l’école, la classe et qui va s’occuper de lui. Surtout, que la maîtresse doit s’occuper d’au moins une vingtaine d’enfants et votre petit devra s’y faire... L’enfant doit comprendre avant tout qu’il s’agit d’un endroit où il va retrouver des enfants de son âge. Ensemble, ils vont s’amuser et apprendre des choses nouvelles. Il ne faut pas oublier de lui parler de la maîtresse : c’est une personne qui connaît bien les enfants et qui les aime. Il faut expliquer clairement à son enfant que le travail de la maîtresse est d’organiser les activités dans sa classe, d’inventer des jeux. Elle lui fera faire des dessins, des collages... comme à la maison et beaucoup d'autres choses qu'il va découvrir et sûrement aimer. L’essentiel est de lui faire prendre conscience de l'intérêt qu'il pourra trouver à l’école, mais sans exagérer ou il risque d'être déçu. «Un mois avant la rentrée, commencez à le préparer dans la joie et la bonne humeur, en l’emmenant choisir son cartable et son panier à goûter, choisir ses nouvelles tenues et chaussures… tout ceci, en lui transmettant de l’enthousiasme, et en lui expliquant comme c’est merveilleux de se faire des amis et des camarades de jeux, et comme c’est fabuleux d’apprendre de nouvelles choses. Le jour de la rentrée, il faut l’accompagner jusqu’à sa classe, mais évitez de le porter dans les bras (la séparation n’en sera que plus déchirante si vous devez vous arracher des bras l’un de l’autre), laissez-le marcher comme un grand, s’occupant de son cartable lui-même, et dites-lui comme vous êtes fiers de le voir grandir», explique Imane Haddouche.
Et d’ajouter : «Si votre enfant a un doudou ou une couverture fétiche, autorisez-le à les ramener en classe, mais veillez à les marquer avec son nom. Ce sera rassurant pour lui de garder un objet familier pour sa première année. Il faut également discuter avec ses maîtresses, souriez aux autres parents aussi, montrez-lui que c’est un environnement sécurisé et bienveillant, et que ces nouvelles personnes qui vont faire partie de sa vie désormais, ont votre confiance et votre respect».
Il est souhaitable de visiter l’école avant le jour de la rentrée, lors de l’inscription par exemple. Ce serait encore mieux s’il peut rencontrer l’équipe éducative qui va s’occuper de lui. Ceci serait bénéfique même pour les parents, ils pourront mieux visualiser dans quel endroit évoluera leur bambin. Ensemble, parents et petit découvriront la salle de classe, essayeront les toilettes pour le mettre en confiance, testeront les jeux dans la cour de récréation...
Dur, dur de reprendre l’école
Fini les grasses matinées, les longues soirées devant la télé, il est temps maintenant de régler son réveil chaque matin pour se lever tôt et aller à l’école. Cependant, après avoir passé plusieurs semaines à s’amuser, à vivre à leurs propres rythmes et à faire pratiquement tout ce qu’ils voulaient, la majorité des enfants ne se sent pas forcément prête pour retrouver les contraintes de l’école. En effet, il n’est pas toujours facile de se réadapter à la cadence de la scolarité. Chaque année, les enfants doivent faire face à un nouveau rythme, un nouveau programme, une nouvelle classe… La rentrée scolaire peut également se présenter comme une source de stress et d’angoisse pour certains enfants, car ils se voient revivre le calvaire du rendement scolaire sous contrôle, des punitions et de la régulation de leur spontanéité.
En plus du fait qu’ils sont appelés à s’adapter à différentes situations allant de l’école, la classe, les camarades, les enseignants à de nouveaux apprentissages. C’est pourquoi les parents doivent considérer que la rentrée en classe est un moment qui les implique tout autant qu’il concerne leur enfant, que ce soit au niveau psychologique ou social.
Explications
Imane Haddouche, coach
«La première rentrée représente la découverte de l’altérité et des relations sociales»
Que représente le jour de la rentrée scolaire pour les enfants ?
Le jour de la rentrée est un jour important pour l’enfant, si c’est sa première en crèche, cela représente pour lui le premier contact avec le monde extérieur et cela définira sa vision du monde extérieur pour un long moment. Quand bien même, tout se passe merveilleusement bien, la première rentrée représente la découverte de l’altérité et des relations sociales qui ne se passe pas sans la découverte de l’injustice, puisque cela implique la découverte du partage (obligatoire ou volontaire). La première rentrée est un peu le premier saut du nid, et cela veut dire que l’enfant quitte le cocon familial pour affronter le monde avec tout ce que cela peut avoir de violent, puisqu’une crèche est finalement une société en miniature.
Quand il s’agit d’un enfant qui réintègre l’école après des vacances, la rentrée signifie les retrouvailles avec les camarades et les amis, mais aussi tout ce que l’école peut avoir de stressant ou de moins agréable : le réveil matinal, les devoirs, les révisions, les examens…
Que conseillez-vous aux parents qui ont un enfant qui fait sa toute première rentrée ?
Premièrement, ce qui est le plus commun, c’est de tomber dans un extrême ou un autre : s’inquiéter trop, ou faire comme si rien ne se passe. Conserver un juste milieu serait plus utile. Quand les parents s’inquiètent trop, dépriment, ou culpabilisent, l’enfant le ressent, et il synchronise ses émotions avec celles de ses parents. Un parent inquiet, triste, ou qui culpabilise, va donner le sentiment à l’enfant que l’école c’est quelque chose de terrible et d’effrayant.
À l’inverse, un parent qui considère que c’est une suite naturelle des choses et que c’est un événement comme un autre va donner le sentiment à l’enfant que ses émotions propres (peur ou chagrin) n’ont pas lieu d’être et ne doivent pas s’exprimer. Donc la première chose à faire est de gérer ses propres émotions en tant que parent, et faire attention à ce qu’on transmet à son enfant.
Il est aussi recommandé pour la première rentrée de s’y prendre un peu à l'avance. Commencez dès le printemps précédent à sociabiliser votre enfant à l’occasion de sorties en parc de jeux ou en visites familiales, familiarisez-le aussi avec son école de la même manière, en l’inscrivant par exemple en demi-journée à partir du printemps précédent sa rentrée. Ce sera l’occasion de l’emmener quelques heures en choisissant idéalement le moment de la récréation, moment de jeux et de détente, c’est plus encourageant que de l’emmener à la rentrée à l’heure des cours alors que la plupart des enfants pleurent et se transmettent un sentiment de chagrin contagieux.
Les enfants ont généralement peur de cette première grande séparation avec les parents, comment faut-il réagir s'ils piquent une crise de larmes ?
Face aux pleurs de votre enfant :
• Soyez à l’écoute, rassurez-le en le prenant par les épaules et en le regardant dans les yeux avec un sourire, dites-lui que tout va bien, dites-lui que maman (ou papa) reviendra, que vous ne serez séparés que pour quelques heures, dites-lui aussi que maman va au travail, papa va au travail, et lui va à l’école, et c’est normal.
• Consolez-le en lui parlant, mais évitez de faire éterniser ce moment, cela peut sembler sévère, mais en restant avec lui, vous ne l’aidez pas, vous ne faites que prolonger la situation sans rien résoudre. Parlez-lui, expliquez que vous reviendrez, embrassez-le et partez. Cela doit être bref, calme, bienveillant, et tout en sourire.
• Faites confiance aux maîtresses et au personnel éducatif, ils vivent cela chaque année, et ont l’habitude de gérer les enfants selon leurs sensibilités et leurs caractères. Si vous avez choisi cette école-là, c’est parce que vous avez fait votre petite recherche, ayez confiance en votre choix.
Peut-on dire qu’une rentrée réussie garantit une année scolaire réussie ?
Oui et non, puisque la scolarité est dans la constance.
Oui, parce que les bonnes habitudes s’apprennent très tôt, et que la qualité du travail de votre enfant dépend des rituels et routines que vous installez ensemble dès le début de l’année (heure de révision, heure du goûter, temps réservé au repos, temps réservé aux jeux et aux loisirs, règles à respecter par rapport aux écrans…). Et sauf cas d’incident majeur (une dispute, une grande injustice, une humiliation…), tout peut être rattrapé en ce qui concerne les affinités ou les relations sociales. Non, parce qu’il ne suffit pas de bien réussir sa rentrée, pour réussir sa scolarité, cela se construit dans la constance, à travers un travail quotidien et un suivi au jour le jour, éducatif (cours et révisions), moral (valeurs que vous transmettez, limites, et règles de vie), psychologique (soutien, encouragement et motivation) et physique (repos, sommeil de qualité, sport, bonne alimentation).
Non, parce qu’une rentrée ratée, peut toujours être rattrapée avec un peu plus d’effort, et ça c’est la bonne nouvelle : il n’est jamais trop tard pour réparer, il suffit de prendre conscience qu’il y a un souci.
