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La Grande Muraille verte pour endiguer l'avancée du désert

Le déficit pluviométrique au Sahel pourrait avoir de «sévères conséquences» sur les plans agricole et alimentaire, a averti mardi à Nouakchott la responsable de l'ONU en Mauritanie. Depuis les années 1900, le désert aurait progressé par endroits de 250 kilomètres vers le Sud.

La Grande Muraille verte pour endiguer l'avancée du désert
Selon certains experts, l'Afrique a perdu environ 650.000 kilomètres carrés de terres productives depuis 50 ans. Ph. DR

Depuis 1970 environ, le Sahel ouest-africain subit un déficit pluviométrique sans précédent au XXe siècle. «Les pays du Sahel en général souffrent d'un déficit pluviométrique dont les conséquences pourraient être sévères sur les plans humanitaire et alimentaire, nutritionnel et pastoral», a affirmé la représente du secrétaire général de l'ONU à Nouakchott, Coumba Mar Gadio. «La majorité des populations rurales (de la région) vit d'activités liées à la pluie» et il y a «urgence pour la mise en place de modes de production et de consommation durables», a-t-elle ajouté. Elle s'exprimait lors d'une réunion de pays membres de l'Agence panafricaine de la Grande Muraille verte, une initiative destinée à freiner l'avancée du désert dans le Sahel, où de nombreux pays connaissent actuellement un retard dans la saison des pluies.

La responsable de l'ONU a salué ce projet qui «vise à renforcer les résiliences des pays et des communautés face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents et sévères».
Les ministres de l'Environnement des 11 pays membres ont entamé la semaine dernière une réunion d'un jour à Nouakchott pour évaluer les résultats de l'agence depuis sa création en 2010 et lancer une feuille de route pour son action future, a constaté un journaliste l'AFP. Au Niger, par exemple, les approvisionnements en céréales sont régulièrement affectés par les aléas climatiques, ce qui crée un risque pour les populations. De plus, l’irrégularité de la saison des pluies crée des dommages pour les agriculteurs. Lors des premières pluies, ceux-ci en ont profité pour exploiter leur terrain. Mais si les pluies s'arrêtent, ils perdent toutes leurs plantations.

La Grande Muraille verte

La Grande Muraille verte vise à implanter ou stabiliser une bande végétale de 15 km de large en bordure du Sahara à travers tout le continent africain, afin d'endiguer la progression du désert vers le Sud. Ce rempart transcontinental relierait le Sénégal à l'Éthiopie, passerait par 11 pays et couvrirait une distance de 7.000 km. Il comprendrait des forêts (des plantations massives d'arbres sont prévues), mais aussi des cultures. Une grande partie du projet consiste à préserver de l'abandon les cultures déjà en place et menacées par la désertification, en améliorant leur productivité. Selon certains experts, l'Afrique a perdu environ 650.000 kilomètres carrés de terres productives depuis 50 ans, soit un territoire grand comme la France. Depuis les années 1900, le Sahara aurait progressé par endroits de 250 kilomètres vers le Sud. Les effets conjugués et persistants de la désertification et des changements climatiques ont abouti à la destruction des équilibres triptyques : développement, ressources naturelles et environnement, et ont engendré une forte détérioration des écosystèmes et des systèmes de production ainsi que des impacts sociaux, économiques et démographiques importants.

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