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«La stratégie du Maroc en Afrique tombe à point nommé»

Le secrétaire général de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, Carlos Lopes, souligne l'importance des chantiers de développement économique lancés par le Maroc. Il indique que le Royaume peut jouer le rôle d'éclaireur pour les investisseurs souhaitant faire des affaires en Afrique.

«La stratégie du Maroc en Afrique tombe à point nommé»
Carlos Lopes.

Quinze mois après sa nomination, le secrétaire général de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), Carlos Lopes, souhaite insuffler une nouvelle dynamique à cette instance onusienne. De passage à Rabat, il a décliné sa vision quant à ses futures missions et les priorités que les pays africains se doivent d’adopter s’ils veulent voir aboutir leurs efforts de développement économique et social. Il a évoqué également la perception de la CEA en ce qui concerne les chantiers de développement ouverts avec le Maroc et qui correspondent, selon lui, dans une large mesure aux recommandations émises par la Commission onusienne. Carlos Lopes a souligné dans ce cadre la stratégie du Royaume en vue de contribuer à la croissance en Afrique suivant une approche mutuellement bénéfique. Pour lui, le Maroc peut se positionner comme un interlocuteur des investisseurs potentiels souhaitant s’implanter en Afrique. Il a également mis l’accent sur l’action du Maroc en Afrique et l’engagement de son secteur privé notamment en matière des finances.

«Je pense que cette stratégie vient à point nommé», estime le secrétaire général de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique. Le même responsable considère également que le Maroc peut jouer le rôle de «filtre» pour les investissements du pays du Golfe qui s'intéressent au marché africain, mais qui ont besoin d'un filtre pour les accompagner et leur donner de la visibilité.

Par ailleurs, M. Lopes a évoqué les grandes lignes de la réorganisation stratégique de la CEA, entamée depuis quelques mois et qui aspire à donner une vision pour le développement des États africains. Le constat qu'il fait, s'agissant de l'Afrique du Nord, montre que cette zone connaitra une croissance moins importante que par le passé, alors que les pays africains réaliseront des taux de croissance moyens de l'ordre de 5 à 6%. L’instabilité politique qui règne dans plusieurs pays d’Afrique du Nord (Tunisie, Libye, Égypte) est pour beaucoup dans ce ralentissement de croissance, selon lui. Mais il a tenu à souligner «qu’il y a des atouts considérables à exploiter, notamment dans des pays comme le Maroc».

En ce qui concerne l'Afrique en général, Carlos Lopes a insisté sur le fait que la transformation du continent africain passe d'abord par l'industrialisation. «L'industrialisation est importante. Nous avons de la croissance, mais qui ne produit pas ce qui intéresse le plus les gens : l'emploi. Il ne suffit pas d'avoir une croissance, mais il faut la canaliser dans le cadre d'une transformation structurelle de l'économie», a-t-il expliqué. Dans le même ordre d’idées, il a souligné la nécessité de trouver un «point d'entrée» pour avoir plus d'inclusion et de durabilité du taux de croissance. Ce point d'entrée n'est autre que l'industrialisation, selon lui. Cet élément fédérateur doit permettre d'orienter le reste des efforts de développement. «Tout ce qu'on fait doit être en lien avec ce point d'entrée. Par exemple, le développement de l'agriculture recèle d'énormes potentialités pour le continent. Or la production agricole n’a de l’importance que si elle est adossée à l'agrobusiness et toute la chaîne de transformation». Ainsi, à chaque fois, Carlos Lopes appelle à établir le lien avec l'importance de l'industrialisation. Plus de détails dans un entretien à paraître dans nos prochaines éditions. 

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