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«le Maroc pourrait réaliser d'importants gains de productivité et accélérer son rattrapage économique»

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Le Maroc pourra réaliser d'importants gains de productivité et accélérer son rattrapage économique par rapport aux pays les plus avancés, grâce au renforcement de son capital humain et institutionnel, a affirmé le directeur du département Maghreb du groupe de la Banque mondiale, Simon Gray. «En renforçant significativement son capital humain et institutionnel, le Maroc pourrait réaliser d'importants gains de productivité et accélérer son rattrapage économique par rapport aux pays les plus avancés», a assuré M. Gray dans un entretien accordé à la MAP, citant l'exemple de la stratégie suivie par les pays à croissance rapide d'Asie du Sud-Est.Dans le cadre de l'appel lancé par S.M. le Roi Mohammed VI, dans le discours du Trône, pour entreprendre une étude permettant de mesurer la valeur globale du Maroc de 1999 à fin 2013, l'expert a indiqué que la Banque mondiale partageait pleinement ce souci, puisque l'évaluation de la valeur globale d'un pays «va bien au-delà de la production annuelle de biens et services marchands pour intégrer d'autres éléments immatériels tels que la qualité des institutions, la protection, le niveau d'éducation de la population, l'accès à des services publics de qualité et la bonne gouvernance.

Le Maroc devrait mettre encore plus au centre de ses politiques publiques le renforcement des capacités humaines, sociales et institutionnelles du pays», a préconisé M. Gray, relevant que l'enjeu primordial pour l'État porte désormais sur l'investissement dans le capital humain, plutôt que l'investissement productif qui relève principalement de la responsabilité du secteur privé. Dans ce sens, l'enjeu ultime du développement d'un pays réside dans l'amélioration de ses institutions et de leur gouvernance, a-t-il ajouté, notant que les études de la Banque mondiale font ressortir que le développement durable, soutenable et équitable reposait essentiellement sur l'accumulation d'actifs immatériels, qui ne sont autres que le capital humain, social et institutionnel.

Rappelant que les évaluations de la Banque mondiale indiquent que la richesse totale par habitant du pays plaçait le Maroc en 2005 au-dessus de la moyenne des pays de la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et dans la moyenne de l'ensemble des pays à revenu intermédiaire, le responsable de la Banque mondiale a précisé que ces chiffres correspondaient à la richesse moyenne par habitant accumulée au cours du temps et non pas au revenu annuel par habitant qui reste beaucoup plus faible. La partie immatérielle de la richesse du Maroc oscille entre 70 et 75% de la richesse totale, dont presque la moitié revient au capital humain, a fait savoir M. Gray, estimant que le «principal» défi à relever pour promouvoir la richesse du Royaume est l'application des principes de la bonne gouvernance par les institutions marocaines, notamment le respect des règles de droit, la transparence et la reddition des comptes. «À la différence de nombreux pays de la région MENA, une opportunité existe au Maroc. Elle consiste à renforcer le capital institutionnel et la gouvernance économique du pays et à créer les conditions d'une société ouverte pour une économie plus prospère, inclusive et résiliente», a-t-il insisté.

Le Maroc et le Groupe de la Banque mondiale viennent de renouveler leur Cadre de partenariat stratégique (CPS) pour la période 2014-2017.
Dans ce nouveau cadre, la Banque s'est engagée à accompagner le Royaume sur la voie des réformes institutionnelles et à amplifier son soutien financier, technique et analytique autant que nécessaire autour de trois domaines clés, a rappelé l'expert. Il s'agit de promouvoir une croissance concurrentielle et inclusive, notamment pour la jeunesse et les femmes, de construire un avenir vert et résilient et de renforcer la gouvernance et les institutions pour une meilleure prestation de services à tous les citoyens. «À travers ces actions, le Maroc pourrait certainement atteindre une meilleure répartition de sa richesse nationale et améliorer la prospérité des Marocains», a dit M. Gray sur un ton confiant. La Banque mondiale a développé une méthodologie pour appréhender le capital immatériel des nations et publié en 2006 et 2011 deux rapports visant à calculer la richesse de 120 pays au tournant du millénaire.

Ces deux rapports font ressortir que le capital immatériel constitue la plus grande part de la richesse nationale dans la grande majorité des pays. Pour les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le capital immatériel représente plus de 80% de la richesse nationale, alors que pour les pays les moins avancés et ceux à revenu intermédiaire comme le Maroc, la part du capital immatériel dans la richesse nationale se situe entre 50 et 70%. L'étude sur la valeur globale du Maroc de 1999 à fin 2013, qui sera entreprise par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), en collaboration avec Bank Al Maghrib et les institutions nationales concernées, et en coordination avec les institutions internationales spécialisées, devrait permettre de mesurer les progrès enregistrés au Royaume au cours des quinze dernières années et leur impact qualitatif sur la vie des citoyens.

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