Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

La formation, une voie de salut pour les trisomiques

L’Association marocaine de soutien et d’aide aux personnes trisomiques (AMSAT) organise, jeudi prochain à Rabat, un séminaire d’échange et de réflexion sur le thème «Projet de vie, projet professionnel, comment accompagner les personnes en situation de handicap mental au Maroc ?»

La formation, une voie de salut pour les trisomiques
La restauration est une des formations proposée par l'AMSAT aux handicapés.

Les personnes en situation de handicap physique ou mental rencontrent chaque jour de nombreuses difficultés qui entravent leur insertion sociale et professionnelle. Face à cette exclusion socioprofessionnelle, cette catégorie de personnes reste marginalisée et a beaucoup de mal à devenir autonome et capable de faire face aux aléas du monde du travail.

Dans ce sens, l’Association marocaine de soutien et d’aide aux personnes trisomiques (AMSAT) organise un cinquième séminaire qui s’inscrit dans la lignée des discussions et des débats initiés par l’association autour de la question de la trisomie et des personnes en situation de handicap de façon générale au Maroc.
Cette rencontre qui aura pour thème «Projet de vie, projet professionnel, comment accompagner les personnes en situation de handicap mental au Maroc ?» verra la participation de plusieurs intervenants, acteurs étatiques et associatifs, experts marocains et étrangers qui apporteront leurs analyses et leurs visions sur cette thématique. «Ce séminaire aborde toute l’importance pour les parents et les professionnels de construire un projet de vie, incluant à la fois les moyens et les ressources nécessaires à la personne handicapée pour y parvenir. S’inscrivant dans la continuité des deux rencontres passées, ce séminaire tentera d’apporter des réponses quant aux outils et méthodes développées pour la construction du projet de vie d’une personne trisomique, l’évolution des perceptions de l’entourage sur le statut de la personne handicapée en général et la personne trisomique en particulier, mais aussi la place accordée à la personne trisomique dans la construction de son propre projet de vie (choix, désirs, aspirations…)», souligne Mariam Nekkach, Chef du projet Restaurant pédagogique à l’AMSAT.

Cette journée de réflexion et d’échange d'expériences et de savoir-faire s’inscrit dans le cadre du projet «Création d’un Restaurant pédagogique et activation d’un curriculum de formation professionnelle centré sur les métiers de bouche pour la promotion de la situation des jeunes trisomiques» financé par l’Union européenne. Ce projet consiste à former 40 jeunes trisomiques au métier de restauration et 30 éducateurs accompagnateurs des personnes en situation de handicap. Ce genre de projet montre que les personnes trisomiques peuvent mener une vie normale. Au Maroc, il est difficile d’évaluer le nombre d’enfants trisomiques, faute de statistiques et d’études. Dans le monde, son incidence est d’environ 1 pour 700 naissances, soit 1.000 nouveau-nés par an.
Malheureusement, la généralisation de ce genre d’initiatives n’est pas pour demain.

Nombreuses sont les difficultés que les personnes trisomiques rencontrent tous les jours et qui rendent difficiles la construction et la réalisation concrète de leur projet. «On distingue des difficultés liées à la société et à la famille. Bien qu’il y ait eu une certaine évolution, une personne porteuse d’un handicap est toujours réduite à son infirmité au Maroc. Il est vrai que son handicap fait partie de son être, mais elle est avant tout un enfant, fils ou fille, frère ou sœur, a une nationalité et fait partie d’une communauté. Nous ne saurions l’appréhender sous le seul aspect du handicap qui masquerait alors tous les autres éléments de son être. Il y a aussi des difficultés liées au manque d’établissements spécialisés d’encadrement, la carence en terme d’institutions (associations, centres, écoles…) chargées de l’encadrement des personnes trisomiques est de plus en plus claire face à la grande demande des parents et également l’absence de référentiels de formation professionnelle au niveau national adaptés au contexte marocain, qui partent des besoins réels exprimés par les personnes trisomiques», indique Mariam Nekkach.

«Les personnes en situation de handicap sont également confrontées à des difficultés liées à l’absence d’un cadre législatif et institutionnel protecteur des droits des personnes trisomiques et favorisant leur inclusion sociale et professionnelle, notamment des lois protectrices des personnes handicapées mentales en milieu protégé ainsi qu’en milieu ordinaire. L’inclusion sociale et professionnelle des personnes trisomiques au Maroc est un défi que nous cherchons à relever. Sa concrétisation nécessite l’implication de tous les acteurs concernés, jeunes trisomiques, familles, professionnels, et acteurs étatiques. Et ce par la sensibilisation de la famille et des entreprises à l’importance de l’inclusion sociale et la reconnaissance de leurs enfants, l’activation et la diversification des curricula de formation professionnelle, le plaidoyer pour la mise en place d’une loi qui protège les personnes trisomiques et garantit le plein exercice de leurs droits, la création de nouveaux centres spécialisés dans l’accompagnement et la formation des personnes trisomiques», poursuit-elle.

Lisez nos e-Papers