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L'offshoring rompt avec la croissance

Après une croissance à deux chiffres ces dernières années, les revenus du secteur ont reculé de 2,7% à 7,2 milliards de DH en 2013. De même, le rythme de création d'emplois a baissé de 5 000 par an à 2 000 l'année dernière. Un plan de relance est en préparation.

L'offshoring rompt  avec la croissance
L’offshoring occupe le 6e rang des secteurs marocains les plus générateurs de revenus à l’export.

La croissance, est-ce fini pour l’offshoring ? Après plus de 10 ans d'une croissance moyenne à deux chiffres, le secteur a connu une performance négative en 2013. «Les revenus à l'export ont reculé de 2,7% à 7,2 milliards de DH contre 7,4 milliards en 2012. L'ensemble des segments de l'outsourcing-centres d'appels et ITO (Information Technology Outsourcing, ndlr), ont été touchés», déclare au journal «Le Matin» Youssef Chraïbi, président de l’Association marocaine de la relation client (AMRC).

Pourtant, le marché des captifs ou investissements directs par acteurs qui créent leur propre filiale au Maroc a connu une croissance de 19%. Néanmoins, il ne représente que 14% du secteur de l'offshoring. «Il n'y a donc pas eu de nouveaux investissements étrangers significatifs en 2013 et les outsourceurs déjà installés ont dû faire face à une contraction de la demande», indique Chraïbi. Selon lui, trois phénomènes majeurs expliquent les difficultés de l'activité dans les centres d'appels. D’abord, une conjoncture défavorable en France, en particulier les fortes difficultés des 3 opérateurs télécoms français suite à l'arrivée de Free sur le marché du mobile, ayant réduit leurs commandes, aussi bien en onshore qu'en offshore.
Or, ce secteur représente environ 50% du marché des outsourceurs au Maroc. Ensuite, la concurrence de destinations low-cost est de plus en plus perceptible, en particulier l'Afrique subsaharienne.
Ces marchés commencent à se positionner comme des alternatives réelles dans un contexte de recherche de baisse de prix liée à la crise en France.

Enfin, d'un point de vue plus structurel, ce ralentissement s’explique aussi par une entrée du secteur dans une phase de maturité avec la disparition de certains acteurs de petite taille et l'arrêt de certaines activités non rentables (en particulier le télémarketing à faible valeur).
Pourtant, jusqu’à fin 2012, le secteur tendait vers les objectifs définis dans le cadre du plan Emergence pour 2015 : Plus de 55 000 emplois créés (100 000 en 2015) et environ 7,5 milliards d’euros de revenus à l’export (20 milliards à l’horizon fixé). Hormis en 2013, ces dernières années ont été exceptionnelles pour le secteur en termes de croissance (18% l’an) et de création d’emplois (de l’ordre de 5 000 nets par an, contre 2 000 en 2013).
Pour redynamiser l'activité, une nouvelle stratégie devrait voir le jour ce 1er trimestre 2014 sur la base d’une étude lancée en février 2012 par MedZ et le ministère de l'Industrie en collaboration avec l’AMCR et la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (APEBI). Cette étude a été livrée en juillet dernier au ministère qui planche actuellement, en concertation avec l’AMRC, sur la définition d’un plan d’action permettant de pérenniser et développer la destination Maroc. D’ailleurs, une réunion a eu lieu à cet effet début février et une autre est prévue dans quelques semaines. «Les incentives initialement mises dans le cadre du plan Emergence ont fait leur temps.

Il faudrait à présent maintenir l’avance que nous avons sur l’offshoring francophone-50% de part de marché-en redéfinissant les contours de l’offre Maroc et en améliorant notre attractivité», estime Chraïbi. Sur ce volet, le président de l’AMRC indique qu’il convient de faire évoluer l'approche des investisseurs étrangers en passant d'une stratégie de conquête à une stratégie de fidélisation des acteurs déjà installés.
Pour cela, développe-t-il, il faudra commencer par respecter l'ensemble des engagements pris par l'État dans le cadre du plan Emergence, «ce qui n'est pas le cas par exemple au niveau du remboursement des enveloppes formation-bloquées par le trésorier payeur-ou encore des délais de remboursement de la TVA qui grèvent anormalement la trésorerie des acteurs du secteur.
Sur ce dernier point, nous attendons la mise en place d'un nouveau dispositif national piloté par notre ministre de tutelle», résume Youssef Chraïbi. 

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