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Le montage financier pour la réalisation de la centrale à charbon propre de Safi est bouclé. La cérémonie de signature des conventions de financement de cette centrale électrique, la plus grande du pays, a eu lieu hier en fin de journée à Rabat, sous la présidence du Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Comme nous l’annoncions en exclusivité en décembre dernier, sur un investissement global d'environ 2,6 milliards de dollars, quelque 2 milliards sont apportés par des bailleurs de fonds nationaux et internationaux comprenant des institutions financières privées, dont des banques marocaines. Ces dernières contribuent à hauteur de 500 millions de dollars. «La signature des conventions de financement de cette centrale électrique à Safi met sur les rails la réalisation d’un chantier vital pour le Maroc qui va coûter 23 milliards de DH. Comme vous le savez, l’approvisionnement et la sécurisation de nos sources en énergie, notamment électrique, sont une préoccupation qui requiert la priorité auprès du gouvernement.
Le lancement de ce projet qui sera doté d’une capacité de 1.386 MW permettra de couvrir environ 25% des besoins en électricité du pays à partir de 2018», a déclaré au «Matin» le ministre de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, Abdelkader Amara.
Pour rappel, c’est SAFIEC (Safi Energy Company) qui a été retenue fin 2010 (suite à un appel d’offres international) par l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) pour le financement, la conception, le développement, l'exploitation et la maintenance de la centrale ainsi que la vente de l'électricité produite à l'Office. SAFIEC – détenue à 35% par la filiale de la SNI, Nareva Holding, à 35% également par le groupe GDF Suez et 30% par la multinationale Mitsui & Co – apporte le reste, en guise de fonds propres pour le cofinancement du projet. L’électricité générée par cette centrale sera exclusivement vendue à l’ONEE pendant une durée de 30 ans après sa mise en service. La signature du contrat d’achat et de fourniture d’électricité a eu lieu en septembre 2013 entre l’ONEE et SAFIEC. Après la période de 30 ans, le droit de propriété de la centrale sera transféré à l’Office.
La centrale sera exploitée en utilisant du charbon importé à travers le nouveau port de Safi, dont les travaux de construction ont été lancés en avril 2013. L’électricité sera injectée sur le réseau par l'intermédiaire d'un poste connecté à des lignes à haute tension de l’ONEE. Il est prévu que la construction de la centrale s’étale sur 46 mois sur un site d'environ 100 hectares pour les installations terrestres et d’environ 15 hectares pour les installations maritimes. Son exploitation commerciale est programmée pour 2017. La production brute attendue est estimée à 10.000 GWh par an pour un fonctionnement en base.
À rappeler que la centrale sera construite par l’équipementier sud-coréen Daewoo Engineering & Construction Co. Le contrat de construction, d’un montant de 1,8 milliard de dollars, avait été signé en août 2013 avec la société SAFIEC. Selon les développeurs du projet, cette centrale s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie nationale visant la satisfaction de la demande croissante d’électricité (environ 8% par an) au moindre coût et dans le respect de l’environnement.
Elle se caractérise par une optimisation des performances environnementales et un rendement «élevé» (plus de 45%) en comparaison avec des centrales conventionnelles. Elle permettra ainsi une baisse «significative» des émissions de CO2 et une réduction des coûts associés au combustible. «Le projet de cette centrale répond à nos préoccupations et à celles des habitants concernant la préservation de l’environnement. Cette centrale de nouvelle génération utilise une technique de pointe appelée ultra super critique qui réduit énormément l’émission de gaz conformément aux normes internationales. Je peux fièrement vous annoncer que le Maroc disposera d’un fleuron en matière de production électrique», se félicite Abdelkader Amara.
Selon lui, ce grand projet permettra également de créer des milliers de postes d’emploi durant sa réalisation et des centaines au cours de la production. Il est ainsi prévu la création de 3.200 emplois directs durant la réalisation du projet ainsi que 400 directs et 700 indirects lors de sa mise en service. «L’impact social et économique d’un projet comme celui-là est très important, car tout projet, au-delà de sa dimension nationale, doit jouer un rôle dans le développement durable de la région où il s’implante. C’est une des conditions de son succès. Les retombées sur la région de Doukkala-Abda sont certaines», soutient le ministre.
