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S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, préside à Rabat la première causerie religieuse du mois sacré du Ramadan

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, accompagné de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de S.A. le Prince Moulay Ismaïl, a présidé, mardi au Palais royal de Rabat, la première causerie religieuse du mois sacré du Ramadan.

S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, préside à Rabat la première causerie religieuse du mois sacré du Ramadan
S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, préside à Rabat la première causerie religieuse du mois sacré du Ramadan

Cette causerie a été animée par le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, sous le thème «Les mécanismes de protection de la religion et de la foi au Royaume du Maroc», s'inspirant du verset du Saint Coran : «Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu'Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t'avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : Établissez la religion, et n'en faites pas un sujet de divisions».

M. Toufiq a entamé sa causerie en rappelant que le système politique à travers l'histoire islamique du Royaume du Maroc est fondé sur le concept de l'allégeance à Amir Al Mouminine en sa qualité de protecteur de la religion et de la foi en parfaite harmonie avec les choix de la Nation, ajoutant que ce système n'est guère un simple concept théorique et qu'il est d'une grande utilité dans l'assimilation de plusieurs questions inhérentes à la religion et à la politique de nos jours.

Après avoir souligné les différentes significations du mot «religion» tels que rapporté dans le Saint Coran et la sounna du Prophète Sidna Mohammed et tel qu'il a été interprété par les différents rites, expliquant notamment que la religion est fondée sur le rapport entre le croyant et son seigneur dans le monde d'ici-bas et dans l'au-delà, un rapport qui s'illustre parfaitement dans les différentes formes d'adoration, notamment la prière considérée comme le socle de la religion, il a relevé que de ce rapport découlent plusieurs obligations dont doit s'acquitter l'humain, en particulier celle inhérente à la protection de la religion et de la foi comme il ressort du verset coranique : «Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu'Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t'avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : Établissez la religion, et n'en faites pas un sujet de divisions».

Cette protection revêt plusieurs formes dont la protection de l'intégrité physique, des fonds et des droits notamment, a souligné le conférencier, ajoutant que l'institution d'Amir Al Mouminine préserve et protège parfaitement ces droits à travers plusieurs mécanismes et dispositifs. Il a cité à ce propos les mécanismes de protection de la religion par le truchement de la défense du territoire, la préservation de l'âme des croyants contre toute atteinte en mettant en place un système de sûreté nationale pour leur garantir quiétude et sécurité et la préservation de la raison et de la santé qui sont des conditions idoines pour une pratique saine de la religion. Le conférencier a de même indiqué que la protection de la religion passe aussi par la facilitation des formes d'adoration, notamment les cinq piliers de la sainte religion musulmane, et en permettant à la communauté des oulémas de s'acquitter de sa mission en matière de notification, de fatwa et d'orientation.
La mission de ces oulémas consiste à vulgariser les préceptes de la religion et à faire prendre conscience à la communauté des musulmans de la nécessité de distinguer entre le licite et l'illicite, a dit M. Toufiq, ajoutant que S.M. le Roi a veillé à organiser cette communauté des oulémas dans le cadre du Conseil supérieur des oulémas au sein duquel ces érudits accomplissent un rôle pédagogie de premier plan.

L'une des manifestations de ce rôle se décline notamment dans l’œuvre d'expliquer que le terrorisme n'a guère de place dans la religion, que le concept de la Salafia est désormais utilisé à tort pour anéantir tout ce que les musulmans ont édifié grâce à leur effort d'interprétation, que le concept de fidélité qui incite à la solidarité a été dévié de son essence pour servir d'incitateur à la Fitna et à la discorde et de récuser l'idée selon laquelle le principe de la recommandation du bien et du bannissement du mal ne peut être atteint que selon les règles qui le sous-tendent.

Le conférencier a également indiqué que la protection de la religion passe aussi par l'enseignement, sachant que le premier verset révélé au prophète incitait à la lecture, un enseignement qui englobe toutes les sciences et les compétences qui facilitent l'accès à la foi et à la vie digne, citant le grand penseur Ibn Rochd qui mettait en garde contre les risques de voir l'enseignement religieux dévier de sa vocation si la foi n'est pas conjuguée à la raison et à la sagesse. L'information, un concept qui renvoie à la notion coranique de la notification, est elle aussi une condition de la protection de la religion, a dit le conférencier, expliquant que la notification doit se faire dans le respect des desseins de la religion et en mettant à la disposition de ceux qui en ont la charge les moyens nécessaires à cette fin, une entreprise que favorisent les mosquées et les moyens audiovisuels.
M. Toufiq a également noté que la protection de la religion est aussi favorisée par la concertation et le conseil réciproque, ajoutant que les élites religieuses, sociales, militaires et économiques ont tout au long de l'histoire du Maroc apporté leur contribution à cette fin. Cette concertation et ce conseil réciproque se manifestent à travers les conseils élus.

Le conférencier a indiqué que la recommandation du bien et le bannissement du mal sont aussi un facteur de protection de la religion, notant que cette œuvre se réalise à travers le consensus sur intérêt général dans le cadre d'organisations et d'institutions qui sont organisées par la loi pour permettre que des revendications soient exprimées et que des formes de protestations soient menées sans que cela n'entraine une quelconque forme de discorde ou d'atteinte à la religion.

Le conférencier a également énuméré d'autres conditions qui favorisent la protection de la religion, notamment la justice dans sa dimension sociale, notant que le droit autorise le citoyen à recourir à la justice pour faire valoir ses droits, la protection de la famille à travers notamment l'égalité entre l'homme et la femme et la préservation de l'intégrité et de la dignité des citoyens, l'aumône et la coexistence avec le reste du monde à travers des relations favorisant la paix et la stabilité entre les nations.

Il a conclu en soulignant le droit qui incombe à l'État pour la préservation des droits sans que la religion ne soit tenue pour responsable lorsque l'un de ces droits élémentaires n'est pas garanti, ajoutant que la confrontation entre la religion et le droit n'a pas de raison d'être, sachant qu'Amir Al Mouminine ne peut ordonner que ce qui est licite et que la commanderie des croyants veille à la protection de la religion, une protection qui va au-delà de la facilitation des formes d'adoration pour revêtir une portée stratégique qui suppose la sécurité et la prospérité de la nation, qui voit en Amir Al Mouminine le garant de la vie dans ses dimensions temporelle et spirituelle. L'Institution de Imarat Al Mouminine veille aussi au respect de la foi et du rite pour faire en sorte que ce qui est communément appelé «fondamentalisme» ne puisse mettre à profit un quelconque vide pour contrôler et encadrer les pratiques religieuses.

Il a relevé que deux éléments fondamentaux et complémentaires président au modèle marocain de protection de la religion : le fait de déclarer illégitime tout programme religieux qui se ferait en dehors des constantes de la nation ainsi que les réformes religieuses entreprises par S.M. le Roi Amir Al Mouminine en conformité avec les desseins de la religion.

Au terme de cette causerie, le ministre des Habous et des affaires islamiques a remis à S.M. le Roi Mohammed VI une copie du Saint Coran (Mushaf Muhammadi), réparti en demi-hizb pour chaque page. Cette copie est une édition artisanale de luxe enrichie d'enluminures originales dans une couverture en peau authentique. Elle allie l'art marocain et quelques touches modernes, inventives dans les couleurs et le design. La calligraphie a été réalisée par l'artiste Mohamed Maalmine et les enluminures sont de l'artiste Ali Dahia.

Par la suite, S.M. le Roi a été salué par Majdi Haj Ibrahim, professeur des sciences de la traduction du Coran à la Faculté islamique en Malaisie, Al Haj Ibrahim Chouaib, lauréat d'Al Azhar et professeur de l'enseignement supérieur, Othman Zanaydou, professeur à l'Université de Miami, Abdelmajid Daoud, un des Oulémas du Nigéria, et Saleh Bartouan Doulay, professeur à l'Université islamique à Jakarta «Hidayat Allah».

Le Souverain a été salué également par Mokhliss Mohamed Hanafi, directeur du centre des études coraniques, Mabrouk Zayd El Kheir, un des Oulélma de l'Algérie, Abderrazak Saadi Hassani, professeur à l'Université des sciences islamiques mondiales à Amman et Mohamed Zine El Hadi Al Haj Ali, doyen de la Faculté de la Dawa islamique et membre de l'instance des Oulémas au Soudan.

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