Les alertes sur l’impérieuse maitrise des émissions de gaz à effets de serre se multiplient, les conséquences des changements climatiques font désormais l’unanimité. «Nous avons peu de temps avant que la possibilité de rester sous les 2°C ne disparaisse», avait déclaré, au début du mois de novembre, Rajendra Kumar Pachauri, le président du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), qui a réalisé la plus complète évaluation du changement climatique depuis 2007.
De sommet en sommet, la communauté internationale s'est fixé comme objectif de maintenir la hausse globale des températures sous le seuil de 2°C, afin de limiter les impacts du changement climatique. Pour y parvenir, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (CO2, méthane, protoxyde d'azote) doivent être réduites de 40 à 70% entre 2010 et 2050, et disparaître totalement d'ici 2100, estiment les scientifiques. Les délégations des 195 pays membres de la Convention des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), dont le Maroc, qui se réunissent une fois par an au sein d'une Conférence des parties (COP), sont attendues dans la capitale péruvienne où doivent germer les grandes lignes d'un pacte pour limiter le réchauffement à 2°C. Le Giec, groupe intergouvernemental d'experts sur le climat, a rendu en octobre une évaluation complète des questions : la planète est sur une trajectoire dangereuse. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ce sont deux tiers des réserves connues de fossiles qu'il faut laisser dans le sol pour parvenir à maintenir l’augmentation de la température en dessous des 2°C. L'ampleur des émissions de gaz à effet de serre (GES) entraîne la planète vers une hausse de 3,6 et 4,8°C à la fin du siècle : une perspective synonyme d'évènements climatiques extrêmes à répétition, d'extinction de nombreuses espèces, de dangers pour la sécurité alimentaire et l'approvisionnement en eau potable dans plusieurs régions du monde.
14,5 millions de dollars pour le Maroc
«Nous connaissons les conséquences de l'inaction, il n'est plus possible de dire qu'il est politiquement difficile d'agir», estime Samantha Smith, responsable climat au WWF cité par l'AFP. Le Maroc prendra part au sommet de Lima comme il a participé à ceux de Paris et de New York.
Lors du Sommet de New York sur le climat, en septembre dernier, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) s’est engagé à accorder au Maroc un montant de 14,5 millions de dollars pour développer des projets environnementaux. La Présidente et Directrice générale du FEM a fait part également des possibilités de mobiliser des ressources additionnelles dudit Fonds pour appuyer notre pays en vue de réaliser des projets dans le domaine de la gestion des déchets et des produits chimiques, des villes durables et de la protection du littoral et du milieu marin, peut-on lire sur le portail Internet du ministère délégué chargé de l’Environnement. Le Maroc a adhéré au FEM en 1994. Depuis cette date, 117 millions dollars ont été mobilisés à titre de dons pour financer 32 projets nationaux, poursuit la même source. Le Royaume a été également bénéficiaire de 35 Projets régionaux et globaux et a représenté la région de l’Afrique du Nord au sein du Conseil exécutif dudit Fonds entre 2010 et 2012.
