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Les grands défis de 2015

L'année 2015 marquera-t-elle un tournant historique dans la lutte contre le réchauffement climatique, un phénomène toujours plus largement documenté, visible et menaçant ? Il reste moins d'un an à 195 pays pour négocier et sceller à Paris un accord mondial. Après la capitale française, ce sera au tour du Maroc d'abriter le sommet mondial sur le climat en 2016.

Les grands défis de 2015
Les scientifiques redoutent qu'au-delà de 2°C un emballement du système climatique se produise, sachant que la température moyenne de la planète s'est déjà réchauffée de 0,8°C. bPh. DR

Au sommet de Paris, 195 nations auront pour objectif de mettre la planète sur une trajectoire de réduction des émissions qui permette de limiter le réchauffement à 2°C, par rapport à l'ère pré-industrielle. Les scientifiques redoutent qu'au-delà de 2°C un emballement du système climatique se produise, sachant que la température moyenne de la planète s'est déjà réchauffée de 0,8°C. En l'absence de mesures nouvelles, la trajectoire actuelle s'achemine vers +4 à 5°C à la fin du siècle. Une perspective synonyme d'évènements climatiques extrêmes plus fréquents, de dangers pour la sécurité alimentaire et de phénomènes migratoires de grande ampleur. Six ans après le retentissant échec de Copenhague, décembre 2015 est la date-butoir que la communauté internationale s'est fixée pour trouver un consensus sur un texte. Le futur accord doit prendre, à partir de 2020, le relais du protocole de Kyoto, qui n'engageait que les pays riches dans la réduction des gaz à effet de serre (GES). Le financement de la lutte contre le changement climatique sera également une composante cruciale, dont une étape a été franchie avec la première capitalisation du Fonds vert à hauteur de 9,3 milliards de dollars.

Vers un accord contraignant ?

Cancún, Durban, Doha, Varsovie et tout récemment Lima ont été le théâtre de négociations toujours extrêmement laborieuses pour que 195 pays parviennent à un consensus. L'action climatique est un défi, car elle touche le cœur même des économies : la production et la consommation d'énergie. Selon les économistes, il est possible de parvenir à réduire drastiquement les émissions de GES sans altérer la croissance, mais cela nécessite un changement radical dans les investissements pour préserver notamment deux tiers des réserves fossiles connues dans le sol. L'AFP rappelle qu'en novembre, Barack Obama avait annoncé un nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2025 et la Chine, fortement exposée aux risques climatiques et en proie à d’énormes problèmes de pollution de l'air à cause du charbon, prévoie/craint un pic de ses émissions d'ici 2030. L'Union européenne s'est engagée à réduire de 40% ses émissions en 2030 par rapport à 1990. «Les économies les plus puissantes sont aussi les plus grands pollueurs», souligne Hans Joachim Schellnhuber, cité par l'AFP, une manière de rappeler qu'une poignée de pays détient les clés de l'avenir climatique. Les cinq plus gros émetteurs - Chine (27%), États-Unis (14%), Union européenne (9,6%), Inde (5,8%), Russie (5%) - représentent plus de 60% des émissions actuelles.
«Ce qui se passe en dehors de la négociation est au moins aussi important que la négociation elle-même», estime Pascal Canfin, ex-ministre français et expert auprès du World Ressource Institute (WRI), rapporte l'AFP. L'accord sino-américain de novembre sur leurs futurs engagements en est un exemple. Le processus onusien reste toutefois la colonne vertébrale de l'action collective.

À Genève en février, puis à Bonn à deux reprises, des délégations restreintes des 195 pays se retrouveront avant la rencontre de Paris. De nombreux sujets sont en suspens : l'accord sera-t-il légalement contraignant ? Comment parvenir à mobiliser 100 milliards de dollars annuels en 2020 pour aider les pays du Sud dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Et surtout comment départager équitablement les efforts à déployer, notamment entre pays émergents et riches ? 

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