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L'ONU juge «inacceptable» l'expulsion de deux de ses responsables

Les autorités soudanaises ont ordonné le départ de deux membres du personnel de l'ONU. Il s'agit d'Ali al Zaatari, coordonnateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), et d'Yvonne Helle, directrice de l'antenne locale du PNUD. Acte jugé inacceptable par l'ONU.

L'ONU juge «inacceptable» l'expulsion de deux de ses responsables
La Minuad, qui compte 26.000 hommes, a été déployée en 2007 pour assurer la protection des civils et des organisations humanitaires au Darfour. Ph. AFP

Le Président Omar Hassan Al Bachir avait demandé le départ de la Mission conjointe des Nations unies et de l'Union Africaine au Darfour (Minuad). Les autorités soudanaises ont d'ores et déjà ordonné la fermeture de la commission des droits de l'Homme de la Minuad à Khartoum et ont prié son état-major de commencer à organiser le départ des troupes internationales sur fond de contentieux dans une affaire de viols de masse imputés aux forces gouvernementales. La Minuad, qui compte 26.000 hommes, a été déployée en 2007 pour assurer la protection des civils et des organisations humanitaires au Darfour, où les violences sont récurrentes depuis le soulèvement de tribus qui ont pris les armes en 2003 contre Khartoum.
Le conflit a fait 300.000 morts et deux millions de déplacés. Les Nations unies ont protesté, jeudi dernier, auprès de Khartoum après la décision soudanaise d'expulser deux de leurs principaux représentants sur place et ont demandé au gouvernement soudanais d'annuler immédiatement cette décision jugée «inacceptable». «L'ONU a émis une protestation officielle auprès du gouvernement soudanais à la suite de sa décision de réclamer le départ du pays de deux hauts responsables des Nations unies», a confirmé à l'AFP le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.

Multiplication d'incidents

Il s'agit du coordinateur de l'ONU et du programme humanitaire au Soudan, Ali Zaatari, et de la directrice pour le Soudan du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Yvonne Helle. Dans un communiqué publié jeudi soir, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a «condamné la décision du gouvernement soudanais d'expulser» les deux responsables. Il l'a estimée «inacceptable», soulignant que les deux responsables onusiens accomplissaient leur mission «en conformité avec la charte de l'ONU». Il a demandé à Khartoum de «revenir immédiatement sur cette décision» et lui a enjoint de «coopérer pleinement avec toutes les entités de l'ONU présentes au Soudan».

Cette décision de Khartoum survient alors que les tensions sont très vives entre les autorités soudanaises et la mission conjointe de maintien de la paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad). La Minuad a provoqué la colère de Khartoum en voulant enquêter sur des allégations de viol collectif sur 200 femmes et filles par des soldats dans un village du Darfour le 31 octobre. Khartoum a demandé à la Minuad «une stratégie de sortie» du Darfour, où elle est déployée depuis 2007 pour protéger les civils et sécuriser l'aide humanitaire. Cette région de l'ouest du Soudan est en proie à des violences depuis le soulèvement en 2003 de rebelles contre le pouvoir central et les élites arabes. Elles ont fait plus de 300.000 morts et deux millions de déplacés, selon l'ONU.

L'expulsion de M. Zaatari et de Mme Helle est la dernière d'une série d'incidents et de tensions avec les organisations humanitaires ou internationales au Soudan. En avril, le gouvernement avait demandé à la patronne du Fonds des Nations unies pour la population au Soudan, l'Américaine Pamela DeLargy, de quitter le pays, l'accusant d'ingérence dans les affaires intérieures soudanaises. Outre le conflit au Darfour, le pays est déchiré par des violences dans les États du Nil bleu et du Kordofan-Sud.

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