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Plus de 100 morts dans des affrontements tribaux

Plus de cent personnes ont péri au Soudan dans des affrontements entre deux clans d'une tribu du Kordofan-Ouest se disputant des terres dans cette région riche en pétrole.

Plus de 100 morts  dans des affrontements tribaux
Les violences au Darfour ont fait plus de 300.000 morts et deux millions de déplacés depuis leur début en 2003. Ph. AFP

Après une fragile accalmie au Soudan, des combats, qui ont éclaté dimanche dernier entre deux clans de la puissante tribu arabe des Misseriya, les al-Zioud et les Awlad Amrane, ont fait 133 morts, selon le chef de tribu Mokhtar Babo Nimir, qui a évoqué un nombre «élevé» de blessés. D'après un autre chef tribal cité par l'AFP, «il n'y a pas de troupes gouvernementales pour séparer les belligérants et plus de 100 personnes ont été tuées».
Les affrontements tribaux causés par des disputes sur la propriété de terres et du bétail sont fréquents et meurtriers au Soudan.

Le Kordofan-Ouest est frontalier à la fois du Kordofan-Sud, théâtre depuis trois ans d'une rébellion de la branche nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N), et du Darfour, où le conflit en cours depuis plus d'une décennie redouble de violences depuis plusieurs mois. Des experts ont mis en garde contre la détérioration des relations entre Khartoum et les tribus. D'autant plus que les autorités leur ont fourni des armes pour qu'elles combattent les rebelles, armes qu'elles tendent désormais à utiliser dans des rivalités locales liées aux terres, à l'eau et aux ressources minéralogiques.
En plus de ces violences, la tension est montée d'un cran mardi dernier entre Khartoum et la mission conjointe ONU-Union Africaine au Darfour (Minuad), sommée de fermer son bureau des droits de l'Homme et accusée de viols par les autorités soudanaises.

Les relations entre la mission onusienne et Khartoum se sont dégradées après des allégations de viol collectif commis par des soldats de l'armée soudanaise, sur lesquelles enquêtaient les Casques bleus. Selon ces accusations, contestées par Khartoum, des militaires auraient violé le 31 octobre 200 femmes et filles à Tabit, dans le nord du Darfour. Dans ce contexte, le département de presse de la Minuad a dit à l'AFP avoir reçu une demande formelle «du gouvernement du Soudan le 23 novembre pour fermer le bureau des droits de l'Homme de la mission à Khartoum». La lettre des autorités mentionne qu'il s'agit d'un nouveau bureau, mais la Minuad affirme avoir «toujours eu un bureau de liaison composé de plusieurs sections y compris une section droits de l'Homme». La mission onusienne a indiqué tenter de «clarifier» cette situation avec le gouvernement.

Tension entre Khartoum et l'ONU

Le ministère des Affaires étrangères du Soudan a confirmé avoir demandé la fermeture de ce bureau, estimant que son rôle «ne fait pas partie» du mandat de la Minuad. Le porte-parole du ministère Youssef al-Kordofani a néanmoins nié que cette demande soit liée à l'affaire du viol dont sont accusés des soldats soudanais, affirmant que le ministère et la Minuad avaient échangé des lettres sur la fermeture avant cette affaire. Le sous-secrétaire pour les Affaires étrangères, Abdoullah al-Azraq, a accusé dans le même temps la Minuad «de larges et inquiétants abus et violations» des droits de l'Homme au Darfour durant son mandat, dont des viols. Les violences au Darfour ont fait plus de 300.000 morts et deux millions de déplacés depuis le début en 2003 d'une insurrection de rebelles appartenant à des tribus non arabes, qui dénoncent leur marginalisation. La Minuad est déployée depuis 2007 pour protéger les civils et sécuriser l'aide humanitaire destinée au Darfour. 

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