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Après la première tranche aménagée entre 1995 et 2001 sur une superficie de 6 500 ha, le Projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre Moyen Sebou-Inaouen Aval, dans sa deuxième tranche, est sur les rails. Il est dans la phase d’équipement hydro-agricole pour l’irrigation, à partir du barrage Idriss 1er, des Ouljas situées sur les deux rives des oueds Sebou et Innaouen, sur une superficie de 4 600 ha. Ce projet, lancé en 2012 et qui se poursuit jusqu'en 2 017, s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale d’extension des périmètres irrigués en aval des barrages. Il devrait absorber un investissement s’élevant à 865 millions DH et permettre le développement de la zone bour limitrophe sur une superficie de 12 400 ha (aménagements anti-érosifs et plantations fruitières, promotion des techniques de conservation des sols et aménagement des pistes).
Les détails de ce projet et sa gestion ont été au cœur d’un séminaire organisé le 13 février à la province de Moulay Yacoub à l’initiative de la Direction régionale de l’agriculture de Fès-Boulemane (DRA) et de l’Union des fédérations des Associations des usagers des eaux agricoles (AUEA).
Cette rencontre qui a connu la participation de nombreux experts nationaux et de représentants de l’Agence française de développement (AFD) a été l’occasion de présenter les spécificités de ce projet et le rôle qu’il pourrait jouer dans le développement socio-économique des zones de réalisation du projet. La DRA soutient que ce projet, qui s’étend sur quatorze communes rurales relevant des provinces de Moulay Yacoub, Taounate et Sidi Kacem, profitera à 23 320 habitants, contribuant à leur désenclavement, à l’augmentation de leurs revenus et à l’amélioration de leurs conditions de vie, et qu’il permettra de favoriser la protection des terres agricoles contre l’érosion et de préserver les ressources en eau. Ce séminaire a constitué également un espace d’échange et de discussion en vue d’élaborer des éléments de réponse aux problématiques liées à l’irrigation dans la région Fès-Boulemane. Les débats ont porté, à cette occasion, sur les mécanismes de gouvernance du service de l’eau et les moyens susceptibles d’améliorer la gestion de l’eau agricole dans le but de permettre aux agriculteurs et à leurs partenaires de réussir la transition vers une agriculture plus productive, durable et respectueuse de l’environnement.
Les participants à ce séminaire se sont, par ailleurs, accordés sur le fait que le domaine de l’irrigation à l’échelle de la région se trouve confronté à des défis qui concernent notamment la forte dégradation de la qualité des ressources hydriques, due essentiellement aux rejets ménagers et margines, ainsi qu’à la surexploitation des nappes, et en particulier celles du Saïss. Selon des intervenants, la réhabilitation et la modernisation des réseaux d’irrigation dans les provinces de Boulemane, Sefrou et Moulay Yacoub s’impose ainsi que la reconversion de l’irrigation gravitaire en irrigation localisée sur les exploitations privées et les réseaux collectifs dans toute la région. Et ce, pour s’affranchir des aléas climatiques et atténuer la surexploitation des nappes et la résorption du décalage d’aménagement hydro-agricole à l’aval des grands barrages. «Ces efforts soutenus d’aménagement de l’espace agricole et d’investissement devront générer des effets très positifs en créant une dynamique à travers toute la région aussi bien dans le secteur agricole que dans les secteurs situés à l’amont et à l’aval de celui-ci, en termes de création d’emplois, d’accroissement et de diversification de la production et d’activités connexes», précise-t-on à la DRA de Fès-Boulemane.
