«S’toon-Zoo», un nom qui en jette, qui intrigue et qui donne envie de faire le déplacement. Oui, mais qu’allons-nous voir au juste ? Un «match d’improvisation» comme ils disent… Ce sera donc «Rwina» (ou pagaille en français). Autrement dit, onze comédiens qui vont mettre la pagaille dans un décor d’appartement.
Le pitch : un couple, Emmanuelle et Nasser, reçoivent des amis dans leur appartement pour prendre un apéro et partager des souvenirs. Mais que va-t-il réellement se passer lors de cette soirée, ça, personne ne le sait. Un par un, les convives frappent à la porte et prennent place dans l’appartement. Jusque-là, tout à l’air naturel et ressemble à une soirée entre potes, sympathique et ordinaire. Au bout de quelques minutes, l’improvisation commence et les convives s’agitent. Ils se remémorent des souvenirs et se mettent à rejouer les scènes de leur enfance ou de leurs premières rencontres. On découvre, on rit pendant quelques minutes puis l’ennui s’installe. Onze comédiens sur scène, mais seulement la moitié joue. Des scènes farfelues qui font légèrement sourire, mais qui manquent de pertinence. Certes, l’improvisation est un exercice difficile, mais peut-on appeler «comédiens» des personnes qui n’en maîtrisent pas les techniques ? Les membres du collectif «S’toon-Zoo» (du moins la moitié) sont pleins d’entrain et de bonne volonté, on les sent investis sur scène, mais le résultat part dans tous les sens.
Quelques minutes avant le début du spectacle, des petits papiers volants contenant des mots ont été jetés sur le sol obligeant les comédiens à inclure ces mots dans leur jeu. Une voix off était également prévue pour les guider à plusieurs reprises au cours de la soirée. Malgré tout, le contenu laisse à désirer… On aime l’humour, on admire l’énergie, mais pas suffisamment pour apprécier la soirée. Oui, les gens se déplacent pour rire, pour se détendre, mais aussi pour profiter d’un spectacle qui a du sens et qui dégage une certaine profondeur et un soupçon de morale.
Oui, l’initiative de «S’toon-Zoo» est intéressante et oui, il faut encourager la création artistique au Maroc, car les gens qui s'y adonnent ont au moins le mérite d’essayer. Cependant, sous prétexte que les Marocains «découvrent» et apprécient de plus en plus la culture, il ne faut pas leur vendre tout et n’importe quoi. L’exigence permet la qualité et la durabilité des choses.