«L’occupant (israélien) refuse toujours tout cessez-le-feu humanitaire pour l'Aïd el-Fitr. Il s'agit d'une rebuffade aux croyances des musulmans et à leur culte. L'occupant sera responsable de cette escalade», a accusé le porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri.
Cette trêve non déclarée, entamée à la fin du Ramadan dimanche soir, est intervenue après une journée marquée par des annonces et des violations de cessez-le-feu de part et d'autre. Face au lourd tribut payé par les civils palestiniens dans ce conflit qui a dévasté la bande de Gaza, où 1,8 million d'habitants souvent très jeunes s'entassent dans la misère, la communauté internationale a accentué la pression pour que cesse le bain de sang.
Barack Obama a évoqué dans une conversation téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu «l'impératif stratégique de mettre en place un cessez-le-feu humanitaire immédiat et sans condition qui mette fin dès à présent aux affrontements et conduise à un arrêt permanent des hostilités».
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a déclaré lundi que les protagonistes du conflit dans la bande de Gaza avaient manifesté un «intérêt sérieux» pour une nouvelle trêve humanitaire de 24 heures, mais ne s'étaient pas encore mis d'accord sur le calendrier de sa mise en œuvre. «Le secrétaire général appelle toutes les parties à renouveler une pause humanitaire à Gaza et réitère sa demande pour un cessez-le-feu durable ouvrant la voie à des négociations globales», a déclaré le porte-parole de Ban Ki-moon dans un communiqué.
Pas de levée du blocus
À New York, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU, réunis en urgence, ont eux aussi exprimé dans une déclaration unanime leur «fort soutien à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et sans condition, permettant de fournir une aide indispensable et urgente».
Le représentant palestinien à l'ONU, Ryad Mansour, a regretté que le Conseil n'ait pas adopté une résolution plutôt que cette simple déclaration, et qu'il n'ait pas appelé à la levée du blocus imposé depuis 2006 à Gaza. En trois semaines, les raids aériens et les tirs d'artillerie israéliens ont fait 1.037 morts, pour les trois quarts des civils et quelque 6.200 blessés. Les destructions sont considérables et plus de 170.000 personnes ont dû trouver refuge dans les bâtiments de l'ONU. Le Hamas réclame un retrait israélien de Gaza et une levée du blocus de l'enclave.