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«Au Maroc, il y a déjà un effort en matière de reconnaissance des droits fondamentaux des travailleurs immigrants»

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Quelles seront d’après vous les retombées de la création de ce réseau sur la situation des immigrés vivant au Maroc ?
Ce genre d’initiative est une opportunité parmi d’autres pour sensibiliser à la question de l’immigration, même si je pense qu’au Maroc il y a déjà un effort qui a été fait et qui est une première étape dans la reconnaissance des droits fondamentaux des travailleurs immigrants dans le Royaume. Plus concrètement, je pense que le fait de mettre en liaison, dans le cadre d’un réseau, des spécialistes syndicaux de plusieurs pays, puisqu’ici il s’agit de trois régions, le sud de l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, et le fait de mettre en contact des hommes et des femmes des syndicats qui ont déjà eu l’occasion de travailler sur ces questions sont susceptibles de renforcer les échanges d’expériences et des capacités des uns et des autres. Cela peut aussi aider les syndicats marocains à mieux se connecter à leurs syndicats partenaires dans d’autres pays de la région. Je tiens aussi à souligner que les syndicats doivent être impliqués dès le départ lors de l’élaboration des politiques migratoires afin qu’ils puissent jouer un rôle actif, puisque c’est eux les acteurs du terrain.

Quels sont les efforts fournis à l’international afin de promouvoir les droits des migrants marocains dans les pays de l’Europe ?
Au niveau de la Confédération syndicale internationale (CSI), qui compte dans ses rangs plusieurs syndicats européens, on estime que la priorité pour cette catégorie de travailleurs migrants ou sans-papiers est d’assurer le respect de leurs droits fondamentaux (éducation, santé…) quelle que soit leur situation administrative. Ce qui suppose un travail de sensibilisation et d’accueil fait par les syndicats au niveau européen.
C’est aussi un travail d’aide à la régularisation. On œuvre aussi pour que ces travailleurs puissent bénéficier des droits liés à leurs emplois précédents qu’ils ont occupés lorsqu’ils vivaient dans leurs pays d’origine ou dans d’autres pays d’accueil. Je cite ici notamment des droits à la retraite, à la sécurité sociale et autres. Et là aussi, les syndicats européens ont un énorme travail à faire en faveur des droits des immigrés marocains. Au niveau politique, les syndicats ont aussi un rôle à jouer vis-à-vis de l’Union européenne et des gouvernements de leurs pays pour que l’approche globale de l’immigration cesse d’être uniquement axée sur le contrôle des frontières et les questions sécuritaires, mais qu’elle tienne compte aussi des droits des travailleurs et de leurs familles et aussi des politiques liées à l’emploi.

Une fois ce réseau mis en place, quelles seront les prochaines actions concrètes à mener ?
Je pense que le travail de terrain va se faire par les différents syndicats représentés et je peux vous dire qu’un bon nombre d’initiatives est déjà en marche. Si l’on prend l’exemple du corridor d’immigration existant entre le Sénégal et la Mauritanie, je puis dire qu’il y a déjà une collaboration qui donne de bons résultats entre des syndicats des deux pays. Ce travail va se renforcer avec la coopération avec des syndicats du Maghreb, notamment au Maroc. Tout cela permet désormais aux travailleurs sénégalais de connaitre leurs droits avant même de quitter leur pays d’origine pour le pays d’accueil. Cela leur permet aussi de savoir à qui s’adresser pour avoir du soutien une fois au Maroc.  

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