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Après le franc succès de ses deux premières éditions, le Salon national d’art contemporain revient pour la troisième fois consécutive avec de nouvelles promesses. Cette année, l’événement attendu à Marrakech en décembre prochain réunira 100 artistes des quatre coins du Royaume avec pour mot d’ordre : «C’est le talent qui prime». Pour cela, l’Association nationale des arts plastiques, organisatrice du Salon, vient de lancer un appel à candidature pour tous les artistes intéressés. Les dossiers de candidature doivent être déposés avant le 30 octobre prochain et contenir une biographie de chaque artiste, quelques photos de ses œuvres, son press-book s’il en a, et sa photo.
Les artistes de renom ne sont pas concernés par cet appel. Ces derniers peuvent participer à l’évènement comme à l'accoutumée sans présélection. Un comité composé d’experts, d'artistes, de critiques d’art veillera à l’étude de tous les dossiers de candidature envoyés dans les délais précités. C’est même le cœur sensible de cet événement : dénicher les jeunes talents et leur permettre d’exposer à côté de la génération des pionniers.
Pour sa troisième édition, le Salon national d’art contemporain revient avec force et propose de découvrir les œuvres d’une centaine d’artistes, toutes générations et tous styles confondus, des quatre coins du Maroc. Et si l’année dernière, l’événement s’est limité à trois courants artistiques (pictural, sculptural et photographique), cette fois-ci, tous les styles et les techniques seront représentés. De la figuration à l’art conceptuel en passant par l’abstraction, l’art brut, l’expressionnisme le fantastique et l’insolite, toutes les tendances artistiques seront représentées. Et les techniques aussi : médiums, supports, à l’huile, à l’aquarelle, mixte et collage, mais également des sculptures en marbre, en bronze, en fer, en bois, en matériaux composites et de récupération, des mosaïques…
Parallèlement, une trentaine de visites guidées sont prévues au profit des étudiants des écoles d’art de Marrakech, et ce dans le but de sensibiliser les jeunes à l’art et à ses multiples formes. Mais pas seulement. Ce Salon privilégiera aussi le concept de la parole peinte à travers une exposition de beaux livres sur divers thèmes, notamment les arts plastiques, l’architecture, la littérature, particulièrement la poésie. L’événement sera aussi l’occasion de rendre un vibrant hommage aux plasticiens marocains décédés au cours de ces dernières années. «Nous tenterons à travers cette édition de démontrer que nous pouvons intervenir comme une structure artistique performante. Le but de notre action est de modifier l’idée de l’art, loin des procédés stéréotypés, mais aussi d’identifier et d’activer des pratiques intravisuelles. Ceci donne lieu à un nouveau statut de l’art basé sur les valeurs de la proximité et de l’accessibilité, composant ainsi une masse critique optimale», explique à ce propos Abdelatif Zine, président de l’Association nationale des arts plastiques.
Bref, cette nouvelle édition s’annonce comme une nouvelle fête de la création et se veut surtout un espace de rencontre où les passionnés d’art, les professionnels, les artistes, les écoles d’art, les collectionneurs et le grand public sont les bienvenus. Et des découvertes picturales, des dialogues artistiques, seront au rendez-vous, dans une véritable communion.
Question à Abdellatif Zine président de l’Association nationale des arts plastiques.
«Cet événement contribuera sans doute à l’animation culturelle et artistique de la ville ocre»
Le Matin : Quelles sont les promesses de cette troisième édition du Salon national d’art contemporain ?
Abdellatif Zine : Le Salon national d’art contemporain a été une véritable réussite à plus d’un titre. Et nous ambitionnons cette année, avec le concours de nos partenaires, de consolider ses acquis. Nous aimerions aussi faire de cet événement un carrefour d’accueil et de partage qui table sur des procédures constructives et une nouvelle définition de l’art. Une définition libérée du contexte ordinaire de l’art (les galeries, les foires, les biennales, entre autres) et mercantile (salles de vente aux enchères). Nous avons réussi l’année dernière à réunir 124 artistes de toutes les régions du Maroc, même les plus lointaines, dans le but de donner un accès équitable à tous les artistes. Nous avons reçu 1.000 visiteurs par jour et comptons en recevoir plus cette année.
Quels sont les critères de choix des artistes participants ?
Comme cette manifestation est ouverte à tous les artistes marocains de renom ainsi qu’aux jeunes qui n’ont que pas encore eu l’occasion d’exposer leurs œuvres, nous avons mis en place un comité pour assurer une sélection équitable et transparente. Nous nous baserons sur plusieurs critères aussi bien esthétiques qu’artistiques, dont le plus évident est celui de la qualité. Cela s’inscrit également dans le cadre de la démarche de notre association et notre approche basée sur la participation et l’ouverture sur toutes les potentialités artistiques du pays sans discrimination aucune. L’année dernière, nous étions agréablement surpris, lors de la sélection, de découvrir à quel point les créations plastiques marocaines étaient riches et diversifiées et qu’elles méritaient, pour certaines œuvres du moins, d’être mises sous les feux de la rampe à travers ce Salon ! Cette année, nous espérons pouvoir avoir des œuvres encore plus intéressantes.
Quel est l’objectif de votre association à travers cet événement ?
Notre objectif principal est de défendre l’art, accompagner son éclosion au Maroc. Le Salon national d’art contemporain doit sa réussite, depuis deux éditions déjà, à l’originalité du concept basé sur les valeurs de la proximité et de l’accessibilité à tous. Cet évènement contribuera sans doute à l’animation culturelle et artistique de la ville ocre. Une ville si belle, qui manque cependant d’infrastructures en matière d’art et de culture. Nous avons depuis longtemps proposé de construire des ateliers pour les artistes de la ville et un musée d’art à Marrakech pour mieux accompagner l’essor artistique que connaît le Maroc actuellement. Mais rien n’est fait pour le moment.
