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«Nidaa Tounès» promet de ne pas gouverner seul après sa victoire

Le parti «Nidaa Tounès» a assuré qu'il ne gouvernerait pas seul après sa victoire aux législatives devant le parti d'Ennahda, au terme d'un scrutin jugé «crédible», faisant figure d'exception dans les pays du Printemps arabe.

«Nidaa Tounès» promet de ne pas gouverner seul après sa victoire
M. Caïd Essebsi n'a pas écarté une collaboration de circonstance avec Ennahda. Ph. AFP

Les résultats officiels du scrutin de dimanche se faisaient toujours attendre, quand «Nidaa Tounès» a fait état de son avance et Ennahda a reconnu sa défaite. Le président de ce dernier, Rached Ghannouchi, a appelé lundi le chef de «Nidaa Tounès», Béji Caïd Essebsi, pour le féliciter. Les législatives ont été saluées comme «crédibles et transparentes» par les observateurs de l'Union européenne. Tranchant avec les autres pays du Printemps arabe, qui ont basculé dans le chaos ou la répression, la Tunisie a ainsi organisé son deuxième scrutin libre successif, après l'élection d'octobre 2011 de la Constituante remportée par Ennahda. M. Caïd Essebsi, un vétéran de la politique âgé de 87 ans, qui est le favori de la présidentielle du 23 novembre, a de son côté jugé prématurées des tractations sur la formation du futur gouvernement, tout en promettant de «gouverner avec les autres». Le mode de scrutin à la proportionnelle adopté favorisant la représentation de petits partis, la formation victorieuse sera contrainte de former une coalition pour avoir une majorité de 109 sièges sur 217. Ennahda a estimé obtenir environ 70 sièges contre 80 à «Nidaa Tounès». «Nous avons pris une décision avant même les élections, selon laquelle “Nidaa Tounès”, même s'il a la majorité absolue, ne gouvernerait pas seul. Il faut gouverner avec les autres, dans l'intérêt de Nidaa Tounès et du pays», a déclaré M. Caïd Essebsi dans un entretien à la chaîne privée «Al-Hiwar Al-Tounsi», diffusé lundi soir. «Nous gouvernerons avec les plus proches de nous, la famille démocratique entre guillemets», a-t-il ajouté en allusion à d'autres partis séculiers. «Cela dépendra des résultats (...). Quand les résultats seront définitifs nous penserons à la question», a-t-il poursuivi, ajoutant vouloir également attendre l'élection présidentielle.

Pendant la campagne, M. Caïd Essebsi n'avait pas écarté une collaboration de circonstance avec Ennahda si les résultats l'exigeaient. L'enjeu de ces élections est de doter la Tunisie d'institutions pérennes, près de quatre ans après la révolution qui a mis fin à la dictature de Zine El Abidine Ben Ali. «Nidaa Tounès» («L'appel de la Tunisie» en arabe) est une formation hétéroclite regroupant aussi bien des figures de gauche et de centre droit que des proches du régime de Ben Ali.

Fair-play

Ennahda, qui avait dirigé le pays dans le cadre d'une «troïka» avec deux partis séculiers de fin 2011 à début 2014, a devancé l'annonce des résultats officiels en reconnaissant être arrivé deuxième. Il a même appelé ses partisans à fêter «la démocratie» malgré sa défaite, et des centaines de personnes se sont rassemblées en chantant lundi soir devant son siège à Tunis tandis que des feux d'artifice illuminaient le ciel. La Tunisie «est le seul arbre debout dans une forêt dévastée», s'est félicité Rached Ghannouchi devant la foule, en allusion aux autres pays arabes ayant connu en 2011 des soulèvements populaires dans la foulée de la Tunisie. L'instance organisant les élections (ISIE) n'a pour le moment annoncé que des résultats très partiels, et la répartition des sièges au Parlement n'a pas été divulguée. L'ISIE a jusqu'au 30 octobre pour prononcer les résultats définitifs. Ennahda a tenté tout au long de sa campagne de répondre aux critiques sur son bilan controversé au pouvoir, mettant en avant une image consensuelle et n'évoquant que rarement la question de l'Islam. La Tunisie a en effet vécu des années difficiles depuis la révolution, l'économie ayant été durement affectée par l'instabilité. Le pays a connu une année 2013 particulièrement terrible, marquée par l'essor de groupes jihadistes, les meurtres de deux opposants à Ennahda et une interminable crise politique.

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