«Ces derniers temps, on parle beaucoup d'un référendum national, nous ne sommes pas contre l'organisation d'un référendum dans toute l'Ukraine, qui, si le Parlement en décide ainsi, pourrait se tenir en même temps que l'élection résidentielle,» a déclaré M. Tourtchinov lors d'une réunion des chefs de groupes politiques. «Je suis certain que la majorité des Ukrainiens se prononcerait pour une Ukraine indivisible, indépendante, démocratique et unie», a-t-il poursuivi, selon l’AFP.
Des séparatistes dans l'est du pays, dont certains groupes armés qui se sont emparés de bâtiments officiels, exigent de leur côté l'organisation de référendums locaux sur le rattachement à la Russie ou une «fédéralisation» du pays. La Russie pousse également à une «fédéralisation», seul moyen selon Moscou de garantir les «intérêts légitimes» des régions russophones de l'Est et du sud de l'Ukraine. M. Tourtchinov n'a pas précisé quel projet exactement pourrait être soumis à référendum. Les autorités pro-européennes de Kiev, arrivées au pouvoir après le renversement d'un régime pro-russe fin février et que Moscou ne reconnaît pas, ont jusqu'à présent refusé toute idée de «fédéralisation». Elles y voient la porte ouverte à un éclatement futur du pays, mais ont promis de proposer des réformes constitutionnelles allant dans le sens d'une «décentralisation» au profit des régions. Il s'agirait notamment d'autoriser l'élection des exécutifs locaux, pour l'heure désignés par le pouvoir central.
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité a tourné dimanche dernier au dialogue de sourds entre Occidentaux et Russes, les premiers accusant Moscou d'avoir orchestré la tension dans l'est de l'Ukraine alors que Moscou mettait Kiev en demeure de «cesser d'utiliser la force contre le peuple ukrainien», rapporte l’AFP.
Éviter l'escalade
Cette réunion avait été demandée par la Russie à la suite des déclarations du Président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov annonçant une «opération antiterroriste de grande envergure» contre des insurgés armés pro-russes dans l'est de l'Ukraine. «Le sang a déjà été versé et il faut éviter d'urgence une nouvelle escalade», a averti l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine. Il a demandé aux Occidentaux et en premier lieu aux États-Unis de faire pression sur les autorités de Kiev pour qu'elles «cessent d'utiliser la force contre le peuple ukrainien et entament un véritable dialogue». «C'est l'Occident qui déterminera si la guerre civile en Ukraine peut être évitée», a-t-il ajouté. Dénonçant «la désinformation et la propagande russe», son homologue américaine Samantha Power a accusé la Russie d'avoir «créé et orchestré l'instabilité» dans l'est de l'Ukraine. Les récents événements dans cette région «sont une copie conforme des tactiques utilisées par les forces russes dans les premières étapes de la crise en Crimée», a-t-elle affirmé. «Nous savons qui est derrière : seule la Russie est capable d'une telle opération dans cette région».