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Guerre, sanctions et incertitude économique

Les troupes ukrainiennes se sont retirées lundi de l'aéroport de Lougansk, bastion des séparatistes prorusses dans l'Est, après avoir essuyé des tirs d'artillerie de «l'armée russe», a déclaré lundi un porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko. Vladimir Poutine a appelé, hier lundi, au «bon sens» les Européens, qui ont menacé Moscou de nouvelles sanctions dès cette semaine.

Guerre, sanctions et incertitude économique
Des attachés militaires du gouvernement de Kiev examinent des armes russes, saisies chez les forces séparatistes dans l'est du pays. Ph. AFP

«Les militaires ukrainiens ont reçu l'ordre (de se retirer) et se sont retirés de l'aéroport de Lougansk et du village de Gueorguiïvka», près de l'aéroport et à 18 km au sud de Lougansk, a déclaré M. Lyssenko au cours d'un point de presse. «Compte tenu de la précision des tirs, il s'agit d'artilleurs professionnels des forces armées russes», a-t-il affirmé. Cet abandon intervient après que le Président russe Vladimir Poutine a appelé, hier lundi, au «bon sens» les Européens, qui ont menacé Moscou de nouvelles sanctions dès cette semaine pour son implication présumée dans la crise ukrainienne. «J'espère que le bon sens va prévaloir (...) et que ni nous, ni nos partenaires n'allons provoquer de dégâts avec ces piques respectives», a-t-il déclaré, cité par les agences russes, lors d'une réunion dans l'Extrême-Orient.

Au même moment, les représentants de l'Ukraine, de la Russie et de l'OSCE se réunissent dans la capitale bélarusse au lendemain des déclarations de Vladimir Poutine évoquant pour la première fois l'idée d'un «statut étatique» pour les régions rebelles de l'Est. Un ou plusieurs représentants des séparatistes seront présents, a annoncé Andreï Pourguine, «Premier ministre adjoint» de la «République populaire de Donetsk» (DNR) autoproclamée. La menace de nouvelles sanctions, ainsi que la poursuite des combats en Ukraine, continuait de peser lundi sur les marchés financiers russes, déjà ébranlés en fin de semaine dernière par les accusations de plus en plus nombreuses d'intervention militaire russe en Ukraine et la crainte d'une guerre ouverte d'ampleur entre les deux pays. Le rouble, tombé vendredi à un niveau jamais vu face au billet vert, s'est enfoncé lundi, le dollar montant jusque 37,46 roubles.

Fuite des capitaux

L'euro a de son côté franchi le seuil des 49 roubles pour la première fois depuis début mai et a atteint 49,23 roubles. «Le marché reste focalisé sur les risques géopolitiques», ont constaté les analystes de VTB Capital. «Il est clair qu'un tel environnement assombrit les perspectives à court terme», rapporte l’AFP. La chute de la monnaie russe menace d'accentuer l'inflation, déjà à plus de 7% en raison de la crise ukrainienne. La hausse des prix devrait en outre être dopée par l'embargo décrété par Moscou sur la plupart des produits alimentaires des pays qui la sanctionnent.

Le ministre russe de l'Économie, Alexeï Oulioukaev, avait prévenu la semaine dernière que Moscou avait déjà préparé des mesures de rétorsion contre les Occidentaux en cas de nouvelles sanctions, en plus de l'embargo alimentaire qui prive les agriculteurs européens d'un important marché. La Russie n'a pas l'intention de «claquer la porte», mais va «défendre son économie (...) et tirer les conclusions des actes de nos partenaires», a estimé lundi le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. L'escalade des sanctions a provoqué d'importantes fuites de capitaux, selon l’agence française de presse, et limite l'accès de certaines entreprises, dont les grandes banques publiques, aux marchés financiers occidentaux. La baisse de la monnaie et l'incertitude économique commencent à peser sur la consommation. 

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