La situation était calme hier lundi dans la matinée à Slaviansk, place forte des séparatistes de l'est de l'Ukraine, après une première nuit sous le couvre-feu qu'ils ont décrété à la suite d'une fusillade meurtrière, a rapporté un journaliste de l'AFP. La mairie, comme d'autres bâtiments publics de cette ville au nord de Donetsk, reste occupée par les insurgés pro-russes, qui ont demandé dimanche à Vladimir Poutine d'envoyer des troupes de maintien de la paix pour protéger la population des nationalistes envoyés, selon eux, par les autorités pro-occidentales de Kiev. «Il n'y a pas eu de tir cette nuit», a indiqué à l'AFP Evguen Gorbik, qui monte la garde sur une barricade bloquant la rue Karl Marx à proximité de la mairie. «On ne tirera que si on est attaqués». Les pro-Russes et la diplomatie russe ont dénoncé une provocation du groupe nationaliste paramilitaire Pravy Sektor (Secteur Droit), en première ligne de la contestation pro-européenne qui a abouti à la chute de Viktor Ianoukovitch.
Désarmement des groupes armés
Afin de mettre un terme à l’escalade de violence, un accord, qui prévoit notamment le désarmement des groupes armés illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés, avait été trouvé après la réunion, tenue la semaine écoulée, entre Occidentaux, Ukrainiens et Russes : «Tous les groupes armés illégaux doivent être désarmés, tous les bâtiments saisis illégalement doivent être rendus à leurs propriétaires légitimes, toutes les rues, les places et les autres lieux publics dans les villes ukrainiennes doivent être libérés», indique le document dont des extraits ont été rapportés par l’AFP. La mission de surveillance de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sera chargée d'aider les autorités ukrainiennes à mettre en œuvre ces mesures. Dès la proclamation de cet accord, les Ukrainiens pro-russes s’étaient dit non concernés.
De plus, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré, hier lundi, «Non seulement, l'accord de Genève n'est pas respecté, mais des mesures sont prises, notamment par ceux qui se sont emparés du pouvoir à Kiev, qui l'enfreignent grossièrement», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Les autorités de Kiev «déclarent ouvertement que l'accord de Genève ne s'applique pas au Maïdan, car l'administration de la ville de Kiev a décidé que ce lieu pouvait être préservé et qu'il était légitime. C'est tout à fait inacceptable», a-t-il expliqué. M. Lavrov faisait alors référence à une place centrale de la capitale, haut lieu du mouvement de contestation qui a renversé en février le régime pro-russe du Président Viktor Ianoukovitch et sur lequel des manifestants campent toujours au milieu de barricades. Russie et États-Unis s'accusent mutuellement d'ingérence et d'absence de volonté pour appliquer l'accord de Genève, depuis sa signature jeudi.