Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

L’amour toujours à l’honneur pour la Saint-Valentin

Nous avons demandé à un panel d’hommes et de femmes marocains, âgés de 20 à 60 ans, de nous expliquer ce que représentait pour eux la Saint-Valentin. Sans surprises, les avis sont, bien évidemment, mitigés, d'un côté, les personnes qui ne veulent pas entendre parler de cette fête, et de l’autre, celles, pour qui, il n'y a rien de mal à célébrer l’amour. Focus.

L’amour toujours à l’honneur  pour la Saint-Valentin
Les traditions européennes ont commencé à «envahir» le quotidien des Marocains, et la célébration de la Saint-Valentin en fait partie.

La fête de l’amour, communément appelée la «Saint-Valentin», n’est définitivement pas une fête ni une tradition musulmane. C’est pourquoi la question de la célébrer dans notre pays divise tant la population.
D’un côté il y a ceux, sans surprises, qui ne veulent même pas en entendre parler. Certains estiment que la célébration de cette fête est «haram» déjà parce qu'elle n’est pas musulmane, mais aussi parce qu’elle incite les jeunes non mariés à sortir ensemble…

De l'autre côté, nous avons les personnes qui, en revanche, ne voient pas en quoi la célébrer pourrait être problématique. Une réaction qui suscite l’étonnement, la désolation et parfois la colère chez les «anti Saint-Valentin» qui condamnent ces «païens» à l’enfer. Pourtant, si certains célèbrent la Saint-Valentin ce n’est généralement pas pour son aspect religieux, mais surtout pour fêter l’amour, la passion, les sentiments qui unissent le couple.

Ces positions partagées rappellent le débat suscité par les festivités de fin d’année.
Ainsi, les commerçants en profitent et surfent sur cette nouvelle mode pour les fêtes occidentales. Il n’y a aucune raison pour qu’ils ne fassent pas de même en février. «Nous suivons les tendances et le besoin des clients et cela augmente forcément nos recettes. C’est faire d’une pierre deux coups», confie une ex-vendeuse.

Ainsi, les grandes enseignes revêtent leurs vitrines de leurs plus beaux atouts : nœuds, pompons cœurs et rubans aux couleurs de l’amour. Ce qui est plus ou moins logique dans un sens, quand on sait que la plupart de ces enseignes sont des franchises de grandes marques : elles délocalisent en fait les offres européennes dédiées à la Saint-Valentin de leurs maisons mères. Mais quelles excuses donnera-t-on aux grandes surfaces marocaines où plusieurs rayons sont réservés à cette fête ? Ours en peluche, oreillers en forme de cœur et chocolats envahissent les étalages et suscitent, quoi qu’on en dise, l’intérêt des Marocains. Les restaurants ne sont pas en reste et déclinent leurs menus et services pour ce rendez-vous annuel. De même pour les hôtels et les sites internet qui multiplient les offres et les bons plans pour faire de ce jour un moment inoubliable. En conclusion, les traditions européennes ont commencé à «envahir» le quotidien des Marocains, et la célébration de la Saint-Valentin en fait partie. Est-ce parce que les Marocains veulent s’ouvrir à d’autres cultures ? Sont-ils en train d’imiter des traditions qu’ils jugent signe de modernité ? Le mystère reste entier.


Témoignages

Acheter des cadeaux en solde et les ressortir au moment opportun, c’est mieux ! 

«Nous ne sommes pas obligés d’attendre le 14 février. J’achète des cadeaux selon mon budget et surtout en dehors des fêtes lorsque les prix sont plus bas, et je les garde dans l’armoire. Je les ressors et les offre quand l’envie m’en vient, mais pas nécessairement pour une fête précise». Abdelkader, 43 ans.

Je suis «meskina» parce qu’on ne m’offre pas de cadeaux !

«Le jour de la Saint-Valentin, on me regarde bizarrement : “willliiii ! ton mari ne t'a rien offert ?” Hamdoullah, mon mari m'offre souvent des cadeaux, j'ai droit à des fleurs des jours où je ne m'y attends même pas, on sort manger dehors quand ça nous plaît, mais je ne le ferais pas pour la Saint-Valentin. Il faut arrêter de copier les Occidentaux». Latifa, 48 ans

Aujourd’hui, on célèbre tout et n’importe quoi !

«Fête des Mères, fêtes des Pères, Journée de la femme, anniversaire de mariage, anniversaire de la première rencontre, anniversaire du chien, du chat… Aujourd’hui, on célèbre tout et n’importe quoi. Pour moi, la Saint-Valentin est à mettre dans le même sac». Yassine, 35 ans

Chacun fait ce qu’il veut !

«Le brassage des cultures et des fêtes, moi, ça me va très bien. Il n'y a pas de mal à fêter son amour avec l'élu de son cœur. Il ne faut pas faire de généralité. Certains Marocains refusent tout ce qui est universel et se permettent de juger les autres. S’ils aiment vivre dans des grottes et dans leurs illusions, c’est leur choix. Mais imposer son mode de vie aux autres, ce n'est pas acceptable...».
Hicham, 52 ans

Lisez nos e-Papers