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Au niveau africain, cette utilisation ne dépasse pas les deux millions de tonnes, alors qu’elle pourrait atteindre les 10 millions en cas de réalisation d’une véritable révolution verte dans un futur proche. Aujourd’hui, le continent noir compte 80% de terres arables encore inexploitées, alors que sa consommation d'engrais ne dépasse pas 1% de l’utilisation mondiale. Mais cette réalité est sur le point de changer, et la solution vient cette fois du Maroc.
Le Souverain, qui s’adressait aux participants au Forum économique maroco-ivoirien, a exposé sa vision d’un continent solidaire. Avec une vision stratégique à long terme, S.M. le Roi Mohammed VI a déclaré que «La crédibilité veut que les richesses de notre continent bénéficient, en premier lieu, aux peuples africains.
Cela suppose que la coopération Sud-Sud soit au cœur de leurs partenariats économiques.»
Pour joindre le geste à la parole, le souverain a annoncé, depuis le Mali, la création d’une usine de production d’engrais entièrement dédiée à l’Afrique. Le projet, d’un coût global de 600 millions de dollars, sera développé par le géant africain et mondial des phosphates, l’Office chérifien des phosphates (OCP).
La Côte-d’Ivoire, deuxième étape de la tournée royale en Afrique, est liée au Maroc depuis 2012 par un partenariat stratégique visant le développement de sa culture du cacao. Une première cargaison d’engrais adapté à cette agriculture lui a été livrée en avril dernier par l’OCP.
Quant à la Guinée, troisième étape du périple du Souverain en Afrique, elle a bénéficié d’un don d’engrais offert par le Royaume. En effet, des produits adaptés aux sols et aux cultures pour une fertilisation raisonnée en Guinée ont été livrés aux responsables de ce pays. Le Gabon, la dernière étape du voyage et l’une de plus importantes par sa dimension économique, a connu l’initiation d’un projet de partenariat Sud-Sud basé notamment sur les ressources naturelles des deux pays, à savoir le gaz et le phosphate.
Un investissement dépassant les 2 milliards de dollars est attendu afin de mettre en place une unité de production d’ammoniaque et une autre dédiée à la production d’engrais au Gabon. Au Maroc, deux unités de production d’Acide phosphorique et une unité de production d’engrais verront le jour. L’ambition, c’est d’arriver à une production combinée de 2 millions de tonnes d’engrais à l’horizon de 2018. Précisons que le mémorandum d'entente signé à cet effet, d'une durée de neuf mois, permettra le lancement par les deux parties des études nécessaires au démarrage de la réaliusation du projet.
