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La pauvreté progresse de 8%

Cinq ans après le lancement de la stratégie Europe 2020, dont l'un des objectifs majeurs est la réduction de 20 millions du nombre de pauvres dans l'Union européenne, le constat est sans appel. Comme le confirment les derniers chiffres d'Eurostat, la pauvreté continue de gagner du terrain et
a progressé de 8% entre 2008 et 2013.

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L’Office statistique de l'UE, Eurostat, a rendu publiques les statistiques concernant le niveau de pauvreté dans les 28 États membres. Selon ces données, en 2013, le risque de pauvreté guettait 122,6 millions d'Européens, soit près du quart de la population du vieux continent. Ces données montrent que malgré les efforts consentis par l'UE pour tordre définitivement le cou à la pauvreté, les 28 États membres sont loin du compte. Les statistiques d'Eurostat révèlent aussi que parmi la population de l'UE, ce sont les citoyens extracommunautaires qui sont les plus touchés. Ils sont en effet deux fois plus susceptibles d'être en risque de pauvreté ou d'exclusion sociale que les nationaux. L'an passé, près de la moitié d'entre eux (48,7%) étaient menacés de pauvreté contre 22,8% pour les nationaux, selon Eurostat, cité par la MAP. Selon cette même source, la directrice de la stratégie Europe 2020 à la Commission européenne, Lieve Fransen, a admis que les Européens ont échoué collectivement, à la fois à lutter contre la pauvreté et à créer de l'emploi et de la croissance.

La cause, selon elle, réside dans l'insuffisante participation des parties prenantes aux niveaux national, régional et local. Un constat que partage le président de la Plateforme européenne contre la pauvreté et l'exclusion sociale, Sergio Aires qui déplore «l'absence d'une réelle stratégie de lutte contre la pauvreté en Europe», à en croire la MAP. «La pauvreté est un choix politique, ce n'est pas une malédiction divine», renchérit le Réseau européen anti-pauvreté, qui souligne que c'est parce que les politiques prennent certaines décisions qu'il y a 124 millions d'Européens qui vivent dans la pauvreté. La solution, à ses yeux, est une action à l'échelle européenne du type «Plan Marshall», dont les fonds iraient directement aux gens et à la création d'emplois. Le président de la nouvelle Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a placé la lutte contre le chômage et la relance de la croissance au cœur de l'action de son équipe, s'est fixé l'objectif ambitieux de hisser l'Europe à un niveau d'excellence dans le domaine social. Il croit sincèrement que l'UE devrait décrocher un «triple A social».

Les extracommunautaires sont les plus touchés

Devant le Parlement européen, il a proposé de présenter, dans les trois premiers mois de son mandat et dans le cadre de la révision à mi-parcours de la stratégie Europe 2020, un plan d'investissement de 300 milliards d'euros susceptible de stimuler la croissance et l'emploi. Cependant, les fonds en jeu sont bien plus importants que pour le pacte de croissance (120 milliards d'euros), mais restent plutôt modestes à l'échelle de l'Europe. Les 300 milliards prévus par la Commission Juncker ne correspondent en effet qu'à 2,29% des 13.068 milliards d'euros du PIB annuel de l'UE, selon la MAP. 

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