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Des événements historiques du Maroc sur toile : une expérience unique

Dans la foulée des activités programmées pour la célébration de son vingtième anniversaire, la Fondation Sidi M’chich Alami accroche, jusqu’à fin septembre, une exposition exceptionnelle qui fait découvrir au large public les œuvres de quatre artistes-peintres sur des événements historiques du Maroc. Son vernissage, le 12 septembre, a été suivi, le lendemain, par une conférence sur le thème bien particulier de la «Lutte du Maroc contre l’occupation et la colonisation espagnole et française aux 19e
et 20e siècles».

Des événements historiques du Maroc sur toile : une expérience unique

On y découvre des scènes de batailles, notamment celles de Tétouan et du Rif, puis la révolte de la population de Kénitra, qui furent réalisées par de grands artistes-peintres comme le célèbre Ahmed Benyessef, El Mehdi Ichar, puis les deux peintres italiens, Milly Corica et Leonardo Caposiena. Pour réaliser leurs magnifiques travaux, les quatre peintres ont été contraints de mener des recherches très profondes, aussi bien sur le plan historique, artistique que technique, aidés en cela par le Dr Mustapha Mechiche Alami, président de la Fondation. Celui-ci ayant commencé ce travail d’investigation il y a déjà quelques années. Aujourd’hui, il voit son souhait accompli à travers ces fresques qui racontent bien des histoires. «C’est une démarche qui fait appel à la peinture pour écrire l’histoire du Maroc. Ce sont des batailles qui mettent en relief la lutte des Marocains contre l’occupation espagnole et française. L’idée est de faire connaitre notre histoire aussi bien aux Marocains qu’aux touristes qui viennent visiter notre pays. Sachant que la peinture est le moyen le plus simple qui peut atteindre tout le monde, même un analphabète ou encore celui qui ne connait pas notre langue peut à travers l’image s’instruire et en savoir plus sur cette époque de notre histoire.  

Ce genre de tableaux, racontant notre histoire, devront être accrochés un peu partout dans le Royaume. Par exemple, chaque municipalité devrait au moins avoir un tableau sinon plusieurs et aussi nos ambassades à travers le monde. C’est un projet qui peut donner lieu à beaucoup de débouchées pour nos artistes. D'autant plus qu’il n’y a pas beaucoup de peintres qui ont travaillé sur ces sujets. On trouve des peintures sur la Koutoubia, Les Oudayas… Mais, pas des scènes en mouvement, comme les batailles. Ce sont des choses qu’on devrait enseigner dans les écoles pour l’ouverture d’esprit de nos jeunes sur leur histoire et leur mémoire. Puis, aussi dans les instituts des beaux-arts, et ce en coordination avec la Délégation des anciens combattants», souligne le Dr Mustapha Mechiche Alami, dont cette expérience constitue une première pour le Maroc. Les artistes, qui ont collaboré à sa réalisation, sont conscients de son importance pour les générations actuelles et futures. «C’est une expérience unique dans le monde arabe. On n’a pas l’habitude de raconter des événements historiques à travers l’art plastique. C’est quelque chose de nouveau par rapport à notre culture. Ce n’était pas un travail aussi simple, d'autant plus qu’on est au début de cette phase dans notre peinture. Il faut beaucoup de recherches, car on démarre à partir de rien, selon seulement des hypothèses.

On doit, de ce fait, être très vigilants vis-à-vis des costumes, des couleurs, des morphologies… C’est tout un travail d’historien, car cette toile devient un document et une référence de son époque. Et là, je tiens à féliciter le Dr Mechiche qui est derrière cette initiative très louable pour la sauvegarde de notre mémoire», précise l’artiste-peintre Ahmed Benyessef. Ce projet qui tenait tant à cœur du président de la Fondation a, en effet, fait la joie de ceux qui l’ont accompli. Pour eux, ils ont bien réussi le pari d’un travail aussi délicat et minutieux. C’est le cas de Milly Corica dont ses études profondes sur cette époque ont porté leurs fruits. «J’ai commencé par faire des esquisses pour étudier les plus fins détails, dont la position du cheval et du chevalier, la morphologie des visages… pour être plus proche de la réalité et pouvoir peindre une vraie bataille. Puis, c’est après une longue réflexion que je me lance directement sur le tableau final où d’autres idées viennent l’enrichir, tout en respectant les données historiques», explique Milly dont les œuvres sont on ne peut plus magnifiques par leur grandeur et les émotions qu’elles dégagent tout autant que celles de ses collègues. 

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