«Une kamikaze qui est entrée dans la foule a déclenché des explosifs cachés sous ses vêtements», a déclaré Habibu Ali, un vendeur de combustible à usage domestique, dans le quartier de Hotoro. «Plusieurs personnes, des femmes pour la plupart, ont été tuées», a ajouté dans un témoignage corroboré par une autre personne, Shehu Mudi, qui a précisé que la zone avait été bouclée par la police. La veille, cinq personnes avaient été tuées dans un attentat contre une église chrétienne de Kano, deuxième ville du pays, dont les autorités religieuses ont annoncé l'annulation des festivités de l'Aïd el-Fitr. Et une kamikaze s'était le même jour fait exploser près d'une université de la ville, blessant cinq policiers, tandis qu'un autre attentat était déjoué, selon les autorités. Les deux attaques de dimanche n'ont pas été revendiquées, mais les soupçons se sont portés sur Boko Haram, dont l'insurrection a fait plus de 10.000 morts depuis 2009 (plus de 2.000 depuis le début de l'année), d'abord dans le nord-est du Nigeria, son fief, et dorénavant ailleurs dans le pays, jusque dans la capitale Abuja, et dans les pays voisins. Soutenus par une partie de la population majoritairement musulmane du Nord, pauvre et se sentant abandonnée par l’État fédéral corrompu, les islamistes ont multiplié les exactions cette année : massacres de civils, attentats sanglants, enlèvements.
Au Cameroun aussi
La situation est extrêmement tendue actuellement dans l'extrême nord du Cameroun où les islamistes nigérians multiplient des attaques contre des militaires et des civils. Au moins 15 personnes ont été tuées au Cameroun dans l'attaque de la localité de Kolofota (extrême nord) par de présumés islamistes armés de Boko Haram, qui ont également enlevé plusieurs habitants, dont l'épouse d'un Premier ministre, selon un nouveau bilan lundi de source sécuritaire. «Nous avons enregistré une quinzaine de tués. Il y a deux gendarmes et un BIR», soldat du Bataillon d'intervention rapide, unité d'élite de l'armée camerounaise, a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat un gendarme participant aux opérations lancées après cette attaque dimanche. «Une bonne douzaine de personnes ont été enlevées», a-t-il ajouté.