Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Les médecins du secteur privé se font enfin une raison

La Chambre des représentants vient d’approuver, par 72 voix contre 54, le projet de loi relatif à l'exercice de la médecine. Une fois publié dans le BO, ce texte ouvrira les capitaux des cliniques privées aux investisseurs non diplômés en médecine. Une mesure que la profession dénonce avec vigueur.

Les médecins du secteur privé  se font enfin une raison
Les médecins craignent une «mercantilisation de la santé».

La loi relative à l’exercice de la médecine a été approuvée, au début du mois, par la Chambre des représentants en deuxième lecture. Finalement, c’est le ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi, qui a eu le dernier mot, malgré la forte opposition de la part des professionnels du secteur. Imposant une nouvelle réglementation en ce qui concerne les cliniques privées, la nouvelle loi basculera sans doute l’ordre établi dans le secteur. En ouvrant les capitaux de ces cliniques aux investisseurs non diplômés en médecine, ce projet avait suscité de vives réactions de la part des professionnels de la santé.
Même en gardant l’exclusivité de la direction médicale des cliniques, les médecins craignent toutefois une ingérence dans leur travail de la part des non professionnels et contestent une «mercantilisation de la santé».
Selon le président du Syndicat des médecins du secteur libéral, Dr Mohamed Naciri Bennani, le citoyen sera la première victime de cette loi.

«Toutes les études réalisées dans des pays ayant adopté ce genre de loi ont démontré que les soins de santé devenaient beaucoup plus chers», a-t-il déclaré. Interrogé sur les actions qu’il compte mener après l’adoption du nouveau texte, Dr Naciri a souligné que le syndicat n’envisageait pas de protester, mais continuera d’informer et de sensibiliser aux impacts négatifs d’une telle transition.
Des journées d’étude seront organisées en présence des associations et des représentants de la société civile afin d’expliquer aux différentes composantes de la société que «ce projet ne touche pas l’intérêt matériel des médecins, mais nuira à ceux des patients», précise-t-il.

De son côté, le président de la Fédération nationale des associations des médecins généralistes privés du Maroc (FNAMGPM), Dr Rachid Choukri, a affirmé qu’il n’était ni pour ni contre cette nouvelle loi. Pour mieux expliquer sa position, il souligne que c’est l’application du texte qui déterminera sa pertinence ou sa non-pertinence. «Si ce projet vise l’élargissement de l’accès aux soins, on ne peut que l’approuver», dit-il. Or le risque est que de nouvelles cliniques viennent s’implanter dans les grands axes, ce qui ne sera d’aucun intérêt pour les citoyens. M. Choukri rappelle qu’il est primordial d’établir une carte sanitaire pour le secteur privé, ce qui garantirait un accès plus large aux soins. Pour le président de la FNAMGPM, les cliniques dispensent des soins de troisième ligne, alors que le plus important serait de renforcer les soins de première ligne (généralistes) et qui assurent la prévention, a-t-il souligné. 

Lisez nos e-Papers