Au Mémorial du génocide, construit sur les hauteurs de la capitale arménienne, les chefs des délégations étrangères avaient d'abord remonté un à un «l'Allée du deuil» pour retrouver le couple présidentiel arménien, avant de poser une fleur jaune pour composer le cœur d'une gerbe commune formant un myosotis, la fleur du souvenir. Après avoir observé une minute de silence, devant une tribune sur laquelle Vladimir Poutine et François Hollande étaient assis côte à côte, seulement séparés par la première dame arménienne, le Président arménien a ensuite remercié «tous ceux qui sont présents ici, pour dire que rien n'est oublié». Le Président français a affirmé «s'incliner devant la mémoire des victimes», expliquant que la France «n'oubliera jamais les tragédies» traversées par le peuple arménien. Le Président français a en outre estimé que la Turquie avait prononcé des «mots importants» sur le génocide arménien, mais que «d'autres sont encore attendus», Ankara se refusant toujours à reconnaître les massacres de 1915 en tant que génocide.
Le suivant à la tribune, le Président russe a rappelé que «rien, pour la Russie, ne peut justifier des massacres de masses». «La communauté internationale doit tout faire pour que les peuples ne connaissent pas les horreurs de la xénophobie, de l'hostilité religieuse, du nationalisme agressif», a précisé le Président russe dans une allusion voilée au conflit ukrainien, alors que Moscou accuse régulièrement Kiev de menacer les russophones vivant sur le territoire ukrainien. Les Présidents russe et français doivent se rencontrer à 16 h (12 h GMT) à Erevan, pour évoquer les relations bilatérales et la crise ukrainienne. Le 24 avril 1915, plusieurs centaines d'Arméniens étaient arrêtés à Istanbul, alors capitale de l'Empire ottoman, marquant le point de départ du massacre de 1,5 million d'Arméniens.