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Des experts examinent les atouts et les lacunes du modèle économique marocain

Une palette d'économistes, de professeurs universitaires et de chercheurs a examiné, samedi dernier lors d'un colloque international organisé à l'initiative de l'UMT, les moyens d'améliorer le modèle économique marocain et proposer des recommandations à même de renforcer sa résilience.

Des experts examinent les atouts et les lacunes du modèle économique marocain
L'économie marocaine se modernise petit à petit.

Malgré sa résilience, l'économie marocaine souffre toujours de certaines fragilités structurelles qui peuvent désamorcer la croissance. C'est entre autres l'un des constats dressés par le professeur universitaire et ex-ministre de l'Économie et des finances, Mohamed Berrada, lors d'un colloque organisé par l'Union marocaine du travail (UMT) samedi dernier à Rabat sur le modèle de croissance marocain et ses perspectives de développement.
Se livrant à l'exercice d'évaluation du modèle de croissance marocain et ses limites, chacun des experts présents à ce colloque a tenté d'apporter sa vision des meilleurs moyens à même de renforcer cette croissance.

Si les intervenants ont dépeint une économie assez résiliente, quoique marquée par une faible croissance, en raison de la lente reprise au niveau international, ils ont toutefois souligné l'importance de l'amorce d'un certain nombre de réformes de nature à renforcer cette dernière. Parmi ces pistes de réformes, il y a lieu de citer la réforme de la Caisse de retraite et celle de la compensation. «À un moment donné, il faudra faire le choix entre soutenir la consommation ou l'investissement. Le gouvernement Benkirane a pris la décision sage et osée d'indexer le prix du pétrole à la pompe sur le cours à international. Cette initiative a permis d'économiser un budget de 24 milliards de dirhams que le gouvernement a réservé aux investissements. Il faut continuer sur cette lancée», note M. Berrada.
La réforme de l'enseignement est également un chantier d'urgence à mener, estiment les intervenants. Une réforme qui devra passer, d'après Ahmed Azirar, président de l'Association marocaine des économistes d'entreprise, par l'adaptation de la formation à la demande du marché et au renforcement du pôle recherche susceptible d'appuyer la politique d'industrialisation.

Le renforcement de l'économie nationale serait en outre tributaire de la révision de la politique d'ouverture prônée par le Royaume et qui se décline notamment par la ratification d'accords de libre-échange avec plusieurs pays, mais profitant plus à ces pays qu'au Maroc. «La politique d'ouverture a conduit au développement de nouveaux secteurs, certes, bénéfiques pour l'économie, mais créant un faible taux d'emploi au détriment des secteurs d'industrie traditionnelle, notamment le textile à forte employabilité», renchérit Mohamed Berrada. Cette série de réformes devrait être menée, selon les intervenants, en parallèle avec le recadrage des politiques sectorielles qui devraient être repensées dans le cadre d'une politique globale afin de pouvoir évaluer la portée des réformes sectorielles sur les autres secteurs. «Les réformes sectorielles sont certes importantes, mais elles sont dangereuses si elles sont menées indépendamment les unes des autres. C'est une sorte de chaîne qui trace les contours et jette les bases de l'économie nationale», souligne Mohammed Chiguer, président du Centre d'études et de recherches.
Enfin, la promotion de la gouvernance est l'un des aspects les plus soulevés lors de cette rencontre. D'après Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail, l'impact que peut avoir le manque de la bonne gouvernance sur l'économie est très négatif dans la mesure où une mauvaise gouvernance peut encourager la prévarication et renforcer les inégalités entre les classes sociales. 

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