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Initié par la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Rabat-Agdal, en partenariat avec l'Université du Maine en France, l'Université de Bamako des sciences juridiques et politiques et les agences des Nations unies, le colloque sur «Le Maroc, terre d’immigration africaine» a été une rencontre d’échange et de débat autour de l’immigration africaine au Maroc, sous toutes ses facettes juridique, politique, socio-économique et culturelle. L’objectif poursuivi est de «porter un regard croisé sur la question», comme l’a souligné Lahbib Daqaq, doyen de la FSJES Rabat-Agdal.
Il faut dire que la thématique discutée est d’actualité puisqu’elle s’inscrit dans le contexte marqué par la nouvelle orientation de la diplomatie marocaine, une orientation qui «dépasse souvent la simple logique politico-économique pour puiser ses racines dans les dimensions humaine et spirituelle qui font du partenariat Maroc-Afrique une coopération exceptionnelle», selon les initiateurs de ce colloque. En témoigne la stratégie adoptée par le Maroc dans le domaine de l'immigration et de l'asile, d’autant que le Royaume est passé d'un pays émetteur et de passage à un pays de résidence de migrants. Pour les participants à ce colloque, «cette stratégie constitue une approche exemplaire de la coopération Sud-Sud grâce à laquelle le Maroc est devenu un modèle à suivre pour les pays du voisinage».
Pour décortiquer cette thématique, les organisateurs ont concocté un programme riche. Au menu figurent des conférences-débats et des ateliers thématiques. Il s’agit, entre autres, du contexte géopolitique de l’immigration africaine au Maroc, le statut de l’immigré africain au Maroc, le droit de l’immigration marocaine à l’aune du droit international des droits de l’Homme… À travers ces axes, le colloque tentait de répondre à plusieurs questions d’ordre juridique, politique et socioéconomique, en préconisant une double approche alliant rigueur scientifique et ouverture sur la société.
Aujourd’hui, force est de reconnaître l’importance que revêt la question migratoire sur les plans régional et international. D’ailleurs, l’effroyable noyade de centaines d’immigrés clandestins a été évoquée lors de l’ouverture de ce colloque. «Le naufrage de plusieurs embarcations d’immigrés, subsahariens pour la plupart, nous incite à un examen de conscience et nous rappelle la dure réalité de l’émigration clandestine. Nous n’admettons absolument pas que nos enfants africains finissent leur vie dans des conditions aussi dramatiques», a souligné Lahbib Daqaq, en estimant que «seule une stratégie régionale intégrée, alliant toutes les parties prenantes, et notamment les pays d’émission, pourrait au moins atténuer le problème de l’immigration clandestine quand celle-ci se transforme en un drame humain».
