Plusieurs rendez-vous et visites sont programmés entre les deux parties. Charafat Afailal s’entretiendra ainsi, dans la matinée de ce mardi, avec le président de l’autorité de l’Eau palestinienne, Mazen Ghanime. Cette rencontre sera l’occasion d’échanger sur les politiques de gestion de l’eau au Maroc et en Palestine.
Les deux ministres présideront ensuite une séance de travail regroupant les délégations des deux pays qui exposeront leurs expériences respectives.
Les travaux de cette rencontre seront couronnés, mercredi, par une réunion de haut niveau entre la ministre déléguée chargée de l’Eau et le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, durant laquelle un mémorandum d’entente sera signé entre les deux pays, dans le but d’instaurer une coopération effective en matière de gestion des ressources en eau. Par ce mémorandum d’entente, le Maroc met ainsi à la disposition de l’autorité de l’Eau palestinienne tout son savoir-faire et son expertise, notamment en matière de développement des capacités. Cette coopération est d'autant plus importante que la Bande de Gaza souffre d'un manque d'eau potable, les sources d'eau pouvant se tarir dans un prochain avenir.
Avec 4.500 personnes en moyenne vivant sur un kilomètre carré, Gaza est l’une des zones les plus densément peuplées au monde, situation rendue encore plus difficile par le blocus imposé par Israël : «Le blocus vieux de 7 ans sur la Bande de Gaza a eu des effets dévastateurs sur la plupart des aspects de la vie des habitants. Depuis qu’Israël a intensifié, en 2007, le blocus sur le territoire enclavé, la plupart des matériaux destinés à la construction d’infrastructures, dont celles servant à la gestion de l’eau, ont été interdits à l’importation, de façon à rendre le siège plus concret et plus visible dans la vie quotidienne des gens de Gaza», rapporte le portail palestine-info.
Nappes phréatiques inutilisables dès 2016
De son côté, l'Organisation des Nations unies, dans un rapport publié en 2012, alerte la communauté internationale : sans mesures immédiates pour diversifier les sources d'approvisionnement en eau, les nappes phréatiques pourraient devenir inutilisables dès 2016, avec des «dommages irréversibles» sur l'aquifère d'ici à 2020. Selon ce même document, la Bande de Gaza consomme 160 millions de mètres cubes d'eau chaque année à partir de ses seules réserves souterraines.
Les faibles pluies annuelles sont loin de compenser les quantités d'eau pompées si bien que le niveau de la nappe phréatique baisse au point de permettre l'intrusion de l'eau de mer, aspirée dans les sous-sols. À ces intrusions salines s'ajoute la pollution de l'aquifère.