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«Je suis improductif au Parlement». L’aveu est celui du député du Parti authenticité et modernité, Fouad El Omari, hier au forum de la MAP. C’est une interpellation sans équivoque des dirigeants politiques sur le cumul des mandats ; une question qui fait toujours polémique au sein de l’échiquier politique. Le maire de Tanger, qui a deux casquettes, celles de maire et de député, est lui-même contre ce cumul et reconnait sans ambages que sa mission au sein de l’institution législative est un échec. S'il a cette ferme conviction, pourquoi n’a-t-il pas alors démissionné de sa fonction de député ?
La question demeure en suspens. Pour M. El Omari, c’est la direction de son parti qui l’a coopté pour les deux fonctions. La présidence de l’Association marocaine des présidents des conseils communaux est son seul choix personnel. À la veille des échéances électorales, une grande responsabilité incombe aux instances décisionnelles des formations politiques en matière de répartition des fonctions électorales. Certains justifient le recours au cumul des mandats par le manque de profils adéquats pour les candidatures relatives aux postes de responsabilité. Sur le plan juridique, la question de l’interdiction du cumul des mandats n’a été que partiellement réglée. Les textes électoraux en cours de discussion au Parlement interdisent le cumul du mandat de président ou vice-président des régions avec les fonctions de président d’une chambre professionnelle, de parlementaire, de ministre ou de membre du Conseil économique, social et environnemental.
Mais il est toujours permis au président de commune d’être parlementaire ou ministre. Rappelons à cet égard la polémique qui a été soulevée par les partis de l’opposition qui ont déploré l’amendement annulant l’interdiction de cumul des mandats de ministre et de président d’une collectivité territoriale. Il s’avère difficile d’introduire des amendements en la matière sur les projets de loi organique en cours de discussions au sein de la commission de l’intérieur de la Chambre des représentants. Fouad El Omari se dit optimiste quant à l'issue des débats en cours au Parlement sur ces textes. L’idée, selon lui, est d’atténuer les problématiques dont souffrent les présidents des conseils communaux dans la gestion locale. Il s’agit notamment de la question des ressources financières limitées qui freinent la réalisation des objectifs fixés. Outre ce point, la question de l’équilibre des pouvoirs entre l’autorité de tutelle et les instances dirigeantes s’avère une nécessité, d’après le maire de Tanger.
