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Le Maroc entend jouer la carte de la diversité culturelle pour favoriser l’intégration des immigrés

Après une première édition encourageante du Forum annuel de l’immigration en 2014, le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration récidive avec une seconde édition, qui se tient cette année autour du thème : «défis d’interculturalité et enjeux d’intégration».

Le Maroc entend jouer la carte de la diversité culturelle pour favoriser l’intégration des immigrés
Selon les intervenants, la diversité culturelle est considérée comme une opportunité et un moteur de croissance à l’heure de la mondialisation. Ph. Kartouch

Le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration a choisi de jeter la lumière sur le thème «défis d’interculturalité et enjeux d’intégration» lors du deuxième Forum annuel de la migration qui s’est tenu hier à Rabat. Ce choix n’est guère fortuit. Il s’inscrit dans le contexte actuel marqué par «la recrudescence des problèmes et conflits d’ordre identitaire et culturel au sein de nombreuses sociétés traversées et bousculées dans leurs structures par les mouvements migratoires», souligne Anis Birou, ministre chargé des MRE et des affaires de la migration.

D’après lui, «les bouleversements que connaissent les sociétés interpellent les pays à plus d’un titre». Avec l’augmentation des flux migratoires au cours de ces dernières décennies, la gestion de la diversité culturelle pose de véritables enjeux (économiques, sociaux, politiques…). Ainsi, l’ordre du jour de ce forum a été consacré aux questions afférentes à cette grande question qui devient cruciale pour l’ensemble des pays concernés par le phénomène de l’immigration.

L’objectif poursuivi est de parvenir à une vision concertée de la gestion de la diversité culturelle ainsi que d’élaborer une feuille de route qui trace les contours d’un modèle ajusté aux spécificités de la société marocaine et son capital historique. Dans cette lignée, Amine Sbihi, ministre de la Culture, a mis en avant le modèle marocain dans l’espace nord-africain, compte tenu de son brassage ethnique et de sa diversité linguistique et identitaire. Selon lui, l’intégration culturelle est une porte d’entrée qui ouvre de nouveaux horizons. Alors, il va falloir valoriser la diversité culturelle et investir dans l’interculturalité, surtout dans le domaine socio-économique du pays. Pour ce faire, Amine Sbihi appelle à renforcer les campagnes de communication et de sensibilisation auprès des migrants, notamment ceux issus des pays subsahariens. Et ce via la formation et l’encadrement afin de les intégrer d’une manière fluide dans la société marocaine. Dans le même ordre d’idées, Anis Birou a mis en avant les actions entreprises par le Maroc dans le cadre de sa nouvelle politique migratoire, telles que les projets d’intégration éducative, culturelle, sociale et économique des migrants.

Certes, la diversité culturelle est considérée comme une opportunité et un moteur de croissance à l’heure de la mondialisation. Mais elle pourrait constituer une source de tension et d’instrumentalisation dans certains pays, a expliqué Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme, en ajoutant que cette question est utilisée lors des batailles électorales pour rejeter l’intégration. Dans ce sens, M. El Yazami a exprimé son regret quant au refus de beaucoup de pays d’adhérer à la convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille.

En se félicitant de la participation des responsables espagnols à ce forum, le président du CNDH a saisi l’occasion pour appeler le Maroc et l’Espagne à concrétiser l’égalité en matière de droits civiques entre les nationaux et les étrangers en situation régulière vivant sur leur sol. Et ce conformément aux dispositions contenues les Constitutions des deux pays.

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